Un nouveau Pot aux roses plutôt dérapant !
1 - Pot de bananes
Je ne vais pas me faire beaucoup d’amis en révélant le Pot aux roses de cette semaine mais il faut bien reconnaître que Minute a fait preuve d’une machiavélique habileté en proclamant que Taubira était maligne comme un singe et qu’elle avait la banane.
Car ces deux expressions, en elles-mêmes, n’ont rien de racistes. Pour les déclarer telles, il faut entrer dans les intentions des auteurs ou se référer au contexte politique, bref passer de l’objectif au subjectif, ce qui est toujours extrêmement périlleux quand on veut limiter la liberté d’expression.
Plus subtilement encore, affirmer que la «une» de Minute est raciste, c’est forcément associer soi-même l’idée de noir et de singe alors que l’hebdomadaire d’extrême-droite ne fait que reprendre des expressions applicables à n’importe quel humain, sans considération de la couleur de sa peau. L’anti raciste doit faire lui-même le rapprochement entre la métaphore sur la malignité et l’assimilation simiesque. Il tombe alors dans un piège.
En titrant de la sorte, Minute a donc mit avec perversité le doigt là où cela fait mal : le politiquement correct participe toujours de ce qu’il prétend dénoncer. Souvent, il l’entretient même. Jamais les bien-pensants ne s’interrogent sur la raison pour laquelle malgré des décennies de prohibitions, de procès, de stigmatisations, des milliards de subventions à des associations et des actions incessantes en direction des jeunes et des écoliers, le racisme serait toujours - selon eux - en progression en France.
Protégeant leur fonds de commerce, les anti-racistes le perpétuent par leurs dénonciations sempiternelles. Minute a atteint son objectif et, si procès il y a, il faudra des juges inconséquents ou idéologiquement conditionnés pour le condamner.
Mais, pour rester objectifs, il convient aussi de saluer - une fois n’est pas coutume - la réaction de Taubira. Elle a bien compris le danger, a refusé de se précipiter au tribunal et a su raison garder. Peut-être a-t-elle été protégée par sa culture d’opposante véhémente qui s’interdisait peu d’agressivité verbale autrefois ? Aussi devrait-on proclamer : vive Minute, vive Taubira !
Et l’on pourra conclure que, pour cette affaire comme pour tout le reste, Jean-Marc Ayrault n’a pas été malin comme un singe et qu’il n’a décidément pas la banane.
2 - La banqueroute c’est (presque) maintenant
Surtout n’affolez pas l’opinion ! La forte baisse des rentrées fiscales nonobstant la hausse des impôts est la double illustration du principe de Laffer - qui veut que les hauts taux tuent les totaux - et de l’enkystement de la récession en France.
Le successeur essoufflé de Jérôme Cahuzac, Bernard Cazeneuve, a fini en effet par avouer dimanche dernier que les recettes fiscales seront inférieures d’au moins 5,5 milliards d'euros à ce qui était prévu il y a quelques semaines : un milliard pour la TVA, quatre pour l’impôt sur les sociétés et au moins 500 millions d'euros pour l’impôt sur le revenu. Et cela n’est encore que provisoire. Pour donner un ordre d’idée, ce seul recul équivaut à tous les crédits culturels et, dans une perspective de redressement immédiat des finances publiques, il faudrait supprimer toutes les dépenses de ce type, jetant immédiatement à la rue le monde du spectacle et fermant les musées.
Au contraire, pour tenter de calmer les Bretons ou les maires, entre autres furibards du moment, le gouvernement multiplie ces temps derniers les annonces de nouvelles dépenses.
Le budget pour 2012 avait peu ou prou, du fait des efforts du gouvernement Fillon - qui coûtèrent beaucoup à Sarkozy au plan électoral - atteint son objectif d’endiguement du déficit (83 milliards d’euros contre 81 prévus initialement). Celui de 2013 explosera les compteurs malgré le tour de vis fiscal. Il est de plus en plus probable que le trou budgétaire flirte cette année avec les 5 % du PIB, un vrai désastre qui nous rapproche de l’Espagne ou du Portugal.
Ne reste plus qu’une seule question : dans combien de temps la remontée des taux d’intérêt rendra-t-elle la situation intenable ? On est proche du moment où le climat politique - pré-insurrectionnel dans certaines régions - et la dégradation de la situation économique s’entretiendront l’un l’autre. Les investisseurs étrangers vont finir par prendre les bonnets rouges au sérieux.
La montée en province d’un sentiment hostile à Paris, qui se traduit par le mot d’ordre de blocus de la région capitale par les chauffeurs routiers en colère, est un des éléments de cette dégradation accélérée. Et les préparatifs de la grande manifestation du 26 janvier prochain réclamant la démission de François Hollande en sont comme les signes avant-coureurs. Carl von Clausewitz nous a démontré autrefois que la guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens. François Hollande va prouver que la révolution est celle de la banqueroute.
3 - Haut plateau fiscal
A la veille de l’augmentation de la TVA et alors que le gouvernement ne sait plus comment se dépêtrer de l’écotaxe, il invente soudain la magnifique diversion de la «remise à plat» du système fiscal.
Boîte de Pandore ou boîte à baffes ? On ne sait ce qui sortira de cette énième exercice de manipulation : de la frustration au minimum, du désordre probablement. En tout cas, ce sera la preuve qu’on peut tout mettre à plat en restant dans les cimes.
4 - Il court, il court le tireur ...
Dans une ville sur-surveillée et hautement vidéo-protégée, un tireur cinglé, dont le visage décore les fonds d’écran des Parisiens comme un poster, a pu continuer de vadrouiller pendant plus de 24 heures, du Marais à la Défense en passant par les Champs-Elysées. Le ministre de l’Intérieur, un dénommé Valls, s’est assigné un rôle de commentateur sportif. Parions que les Français ne lui en voudront pas.
Et, avec un peu de chance, le forcené sera bientôt dénoncé par sa famille ou ses collègues de travail.
5 - Goaaaaal !
Comme personne ne croyait à la victoire, il n’y avait pas foule de dignitaires et célébrités pour soutenir les Bleus contre les Ukrainiens au Stade de France. Un certain Sakho (sans «r») a paraît-il joué un rôle déterminant dans ce triomphe.