Au Royaume-Uni, LinkedIn est le plus réputé, avec 11 millions d’utilisateurs, toutes branches confondues. En France, on compte moitié moins d'inscrits, soit 5 millions d’utilisateurs. Cette tendance est sensible dans les métiers liés au journalisme. Il est étonnant de voir que beaucoup n'en ont encore jamais entendu parler ou s'en méfient.
Ce réseau "pro" n'est-il qu'une mode outre-manche, ou est-ce un virage imminent en France, sorte de Pôle-emploi hyper connecté pour journalistes ?
Un réseau social "pro", ça sert à quoi ?
Quels sont les outils les plus prisés ?
Une écrasante majorité des utilisateurs du site a un compte gratuit, soit 84,4%. Seulement 15,1% paient pour un des comptes Premium proposés.Toutes branches confondues, les utilisateurs de LinkedIn, une fois leur CV créé, se servent surtout de l'outil permettant de voir qui a consulté leur profil (avec plus ou moins de détails révélés selon le type de compte que l'on possède). Viennent ensuite l’utilisation des "suggestions" automatiques de personnes liées à leur réseau, puis les groupes de discussion auxquels ils peuvent s'abonner et participer. Par exemple, le groupe "Profil:Journaliste" sur LinkedIn compte plus de 5.000 d'inscrits, quoique moins d'une dizaine de membres très actifs.
Qu’en pensent les journalistes ?
Il n'y a pas de chiffres exacts sur la présence des journalistes sur LinkedIn. Mais un tour de table à partir d'un panel de journalistes donne une tendance assez claire. Sur une dizaine de personnes interrogées, étudiants, professionnels ou enseignants dans le secteur journalistiques, en France ou dans des pays anglophones, les retours sont assez ressemblants :A la question : "LinkedIn pour les journalistes, outil ou inutile ?", Marine Couturier, étudiante à l’école de journalisme de Toulouse répond "Je ne suis pas inscrite sur LinkedIn. J'ai beaucoup de mal avec l'idée de semer des infos sur moi un peu partout sur le net". Une même réponse faite par beaucoup de ses camarades en formation.
Andrew Watt, journaliste localier en Angleterre déclare lui : "la plupart des mes contacts LinkedIn sont dans le secteur de la presse, mais je ne peux pas dire que cela m'est réellement servi". Une de ses consœurs, Annette Naudin ajoute : "J’ai le même point de vue qu’Andrew. De plus, je ne trouve pas le site agréable d’utilisation. Toutefois, je sais que LinkedIn marche très bien pour d’autres secteurs d’activités". Pour John Parman, journaliste et leveur de fonds américain, "les réseaux sociaux ne sont de toute évidence pas le meilleur moyen de décrocher du travail"
Hors de France, on est donc très connectés mais visiblement peu convaincus des bienfaits de ce support chez certains journalistes. Cela dit, la montée en puissance des différents services proposés et le nombre d’utilisateurs en constante augmentation ne peuvent être ignorés.
De plus, une forte tendance à recourir aux réseaux sociaux "pro" se fait sentir du côté des employeurs. Dans un article paru en janvier 2013, Eric Mettout, rédacteur en chef à L'Express.fr confiait que lors d'un recrutement, il recherche en premier lieu si le candidat : "indique un compte Twitter et/ou LinkedIn en plus de son mail et de son 06", avant de se pencher sur son parcours. Il précise également ne plus consulter les CV reçus par la poste. De même, Pierre Chausse, rédacteur en chef à Metro ne recherche plus ses candidats que sur Twitter et précise : "je me satisfais d'un simple lien vers un profil en ligne (Linkedin ou DoYouBuzz par exemple), s'il est bien renseigné ".
Journalistes et LinkedIn : je t'aime, moi non plus.
Il y a donc une méfiance, ou bien une déception encore persistante vis-à-vis des réseaux "pro" chez certains journalistes. Mais les professionnels des médias dans leur ensemble trouvent leur compte dans ces nouvelles techniques de recherche d’emploi et de "réseautage" et font pencher la balance.Ce qui ressort le plus des blogs prônant LinkedIn est que, ce qui compte, c'est ce qu'on met dedans ! Si on se connecte à des collègues et anciens élèves, il fera un bon outil de réseaux. Si l'on veut tenter d'y construire un bout de carrière, il faut le faire à fond et s'impliquer dans la recherche. Si l’on veut se faire "repérer" ou y entretenir ses sources, il faut être actifs sur les groupes de discussion et maîtriser le plus d’outils possibles.