Les pouvoirs surnaturels, les miracles, les visions, ne sont que des tentatives (souvent malheureuses et incomprises) pour partager ce qui est le plus évident : cette immensité d'absence, ce désert de tout, cette sphère cristalline, lieu de nulle chose et banquet sans fin. Stupéfiant. Jouissif. Bouleversant. Vertigineux. L'alpha et l'oméga des pèlerinages, le pouvoir surnaturel toujours présent, le miracle absolu de la transparence !
Au fait. Ce dessin est d'Ernst Mach. Un physicien (mach 1, mach 2...), philosophe aussi. Comme tout physicien, comme tout humain qui se respecte. Le croquis se trouve à la page 16 de la traduction anglaise de sa Contribution à l'analyse des sensations. Il est reproduit par Karl Pearson dans le très influent Grammar of Science. C'est là que Douglas E. Harding l'a vu. Et c'est là qu'il a vu. Qu'il a vu que personne ne voit, comme, en ce moment, personne ne lit ces lignes. Une absence claire. Une clarté absente. Merveille des merveilles !