Trail World Tour, Via Francigena, étape 37: dialogue avec mes tendons. ..

Ce matin,  après une nuit trop courte, je suis clairement fatigué en retournant vers la vieille ville de Lucca. Surtout,  l'insertion de mon tendon d'Achille gauche me préoccupe pas mal. Je pense avoir couru trop vite hier et les 130 kilomètres accomplis ces deux derniers jours ont laissé des traces.
Mais de traces,  il faudra encore que j'en laisse pendant 45 kms aujourd'hui sur la Via Francigena.  C'est certes une distance plus modeste et je pense pouvoir m'en accommoder facilement, mais je suis tout de même un peu dans le flou en me baladant quelques instants tout de même avec Sergio et Stefano dans le beau centre ville. J'admire tout de même les façades, j'observe la vie qui démarre en ce jour de novembre. Il fait frais ce matin quand je franchi le mur d'enceintes de la ville pour reprendre ma marche.
Marcher. Car pour moi ce matin, il n'est plus question de courir. Je dois ménager ma monture. Pourtant,  le décor se prêterait bien à la course car il n'y a rien à admirer. De sorties de camions en zone artisanales, je ne pense qu'à avancer. J'essuie une grosse averse qui se calme heureusement. Avec la fatigue, difficile de fixer mes pensées.  J'avance d'un bon pas.
Je retrouve Sergio et Stefano à l'entrée du village de . Il est encore tôt,  nous décidons de faire ici une courte pause pour déjeuner.  L'étape ne fait que 45 kms aujourd'hui et j'ai donc le temps de la terminer tranquillement avant la nuit. 
Le panino fait du bien et je repars en meilleure forme. Je peux à nouveau trottiner.
Le décor est également plus agréable. Des petits bois où il fait bon courir. Sergio me suit à vélo. Il fait assez beau.
Après une dizaine de kilomètres,  Stefano prend le relais. J'avance en essayant de gérer mes douleurs,  ma fatigue. Ca sera sans doute ainsi jusqu'à Rome.
Le décor est toujours sage jusqu'à ce que nous franchissions l'Arno. Nous croisons tout de même de jolies villes. Dans l'une d'elles, à Fucchesio, un homme nous interpelle: Ennio suit ma traversée sur le web et ne voulait  pas rater mon passage. Il nous offre très gentiment une bouteille de jus de raisin et nous discutons un petit moment . Encore une belle marque d'enthousiasme qui me touche
Après avoir franchi l'Arno, je marche jusqu'à San Mignato, où nous nous arrêtons ce soir. Malgré les douleurs et la fatigue, cette étape s'est bien passée.
Une belle soirée amicale peut s'ouvrir. Avec Giorgio, qui travaille pour les marques Ferrino et Vivo Barefoot, nous dînons dans un bon petit restaurant qui ne paie pas de mine mais sert une très bonne cuisine.  Les discussions sont variées et rythmées et c'est dans cette belle ambiance que se termine ma journée en Toscane.