Abdelhakim Dekhar a été retrouvé ce mercredi aux alentours de 19 h dans un état comateux de semi-inconscience selon les enquêteurs, à Bois Colombes (département des Hauts de Seine) prostré dans sa voiture stationnée dans un parking souterrain.
L’enquête s’est très vite accélérée lorsque un homme de son entourage qui l’hébergeait régulièrement à Courbevoie répond à l’appel à témoin affirmant que Abdelhakim Dehkar lui aurait fait des aveux. Pour l'instant on ignore ses motivations car le suspect est actuellement hospitalisé, il aurait tenté de se suicider avant d’être arrêté, mais ses jours ne serait pas en danger selon les enquêteurs.
"Tous les indices démontrent son implication dans les faits qui lui sont reprochés depuis plusieurs jours", affirme le ministre de l’intérieur Manuel Valls en saluant une prouesse technique de la police.
Emmanuelle Hauser Phelizon, son avocate lors du procès Rey-Maupin en 1998 se dit choquée 19 ans après l'affaire Rey-Maupin. Elle le décrit comme un homme étrange, a-t-elle reconnu sur BFMTV. "Je l'ai côtoyé pendant les quatre ans de l'instruction et je ne savais toujours pas au procès qui il était réellement. Il disait qu'il travaillait pour les services secrets algériens. Je n'ai jamais réussi à cerner ce client. C'est un homme qui pouvait piquer des colères et je me souviens d'une colère mémorable devant le juge. Je ne le voyais pas comme un homme violent mais comme un homme intelligent, extrêmement méfiant, même vis-à-vis de moi. C'est une affaire (NDLR: l'affaire Rey-Maupin) qui a traumatisé le pays. On ne s'est intéressé qu'à Florence Rey et Audry Maupin à l'époque. Des tas de choses ne sont pas sorties lors de ce procès. Je n'ai plus aucune nouvelle de lui depuis 1998. Cet homme est une énigme. Je n'ai jamais eu de rapports proches. J'avais des convictions dans son dossier mais c'était quelqu'un d'extrêmement réservé et d'extrêmement intelligent."
"De mémoire, sa famille vivait dans l'Est de la France", renchérit son autre avocat, Me Raphaël Constant, qui se souvient d'un jeune homme "pas tout à fait inséré" socialement. "Il disait qu'il était piloté par son oncle, responsable des services secrets algériens. Il prétendait avoir reçu pour mission d'infiltrer l'ultra gauche qui aurait eu des accointances avec les islamistes et le GIA algérien", poursuit l'avocat qui n'a plus jamais entendu parler de Dekhar. "La dernière fois que je l'ai vu, c'était deux jours après son procès", où il avait été condamné à quatre ans de prison, période déjà purgée en détention provisoire, explique Me Constant.
Abdelhakim Dekhar serait le tireur présumé de Paris à la Défense. Cinq jours après les fait...