Leur procès s’est ouvert hier à Goma, un an après des abus sur une centaine de femmes et des mineures 97 femmes et 33 mineures âgées de 6 à 17 ans, soit 130 au total, violées en dix jours, du 20 au 30 novembre 2012.
Telle est l’accusation dont doivent se défendre 41 soldats congolais qui font face à la justice depuis hier à Goma, dans le cadre du procès dit de Minova. C’est, en effet, dans cette ville de la province du Sud Kivu à l’est de la Rdc que les faits se sont déroulés il y a tout jus-te un an. Le M23 venait alors de s’emparer de la capitale de la province voisine du Nord Kivu, Goma. Les soldats gouvernementaux en pleine débandade, profitent du chaos pour perpétrer pillages et autres violations des droits de l’Homme, notamment des viols, à leur passage dans la ville de Minova, sise à plus de 40 km de Goma et dans ses environs. Des témoignages recueillis par les Nations unies et Human Rights Watch décrivent les horreurs subies par les familles. Ces nuits où les soldats congolais en uniforme et en groupe, forçaient les portes des maisons, braquaient et violaient les femmes, souvent à tour de rôle.
Parmi les 41 mis en cause, figurent des officiers dont un colonel, quatre lieutenants-colonels, un major, sept capitaines, deux lieutenants et deux sous-lieutenants. Leur comparution devant la Cour militaire opérationnelle de Goma est l’aboutissement d’un an de pression internationale sur Kinshasa. Mais elle ne représente, en réalité, qu’une goutte d’eau dans l’océan de violations des droits humains commises en RDC durant ces dernières décennies, au regard des chiffres. Plus de 200 000 viols auraient été recensés dans le pays depuis 1996