La pierre, l’albâtre, ces matières dures auxquelles se confronte Jacques Bernon, en disent un peu sur lui. Il les aborde sans dessin préalable. C’est donc bien de leur rencontre que naît la forme, quand bien même on retrouve cette sorte de coquille d’escargot, cette tournure hélicoïdale qui invite à regarder ses œuvres de tous côtés. Et, en particulier, cette chimère qui change de figure selon l’angle sous lequel on la regarde. Qu’il y ait un éléphant, cela ne surprend guère puisqu’il a déjà fait sortir d’une pierre cette silhouette imposante qui tient dans un cube. Mais quand il nous fait pénétrer dans la coquille d’albâtre, d’autres animaux surgissent, jouant avec le jour qui tente de pénétrer le secret, avec la stature altière du bouquetin ou plus discrète du crocodile et, des trois, finalement, aucun ne domine, c’est leur trinité qui s’impose. Ce n’est sans doute pas un autoportrait, mais on peut penser qu’il affronte ses monstres, et en fait jaillir la lumière.
Cette exposition est visible au CAEL de Bourg-la-Reine jusqu'au 23 novembre.