Blood Orange – Cupid Deluxe
nov 21 • 2013, Albums/EP • 406 Views • Pas de commentaire
Sutphin Boulevard : c’est le seul titre que je retiens du premier album de Blood Orange. ll est dansant et accrocheur, mais dommage, l’album n’a pas suivi le rythme.
Alors quand Devonte Hynes (le créateur du projet) a dévoilé le TUBESQUE Chamakay, accompagné par Caroline Polachek (la chanteuse de Chairlift), comme extrait de son second album, j’ai pris peur. Mais j’ai dansé. Chanté. Dansé. Chanté… Et au final, je considère Chamakay comme un des plus gros titres de cette année : le Get Lucky qui n’aura pas la même renommée. Tant pis, je danse mal, autant garder ça en privé.
En plus du pouvoir dansant de la mélodie et de la sensualité de sa voix, Devonte Hynes nous offre un joli clip (mais une chemise qui l’est beaucoup moins).
La peur qui avait refait son apparition à quelques jours de la sortie de l’album s’est très vite dissipée. Autant être clair : Cupid Deluxe est un coup de cœur. Un coup de cœur immédiat. Alors que pour beaucoup d’albums cette année, j’ai du prendre du temps pour les apprécier (Deerhunter, Kanye West, Beach Fossils), celui de Blood Orange a tout de suite accroché à mes oreilles. Positif ? Signe d’une prochaine lassitude ? Les écoutes répétées lèveront le mystère.
Après Chamakay, les dix autres titres s’enchainent d’une fluidité incroyable. Les mélodies coulantes (mais pas indigestes) et sa voix voluptueuse viennent adoucir l’ambiance déjà rêveuse.
À aucun moment l’ennui fait son apparition. Si certains titres peuvent donner l’impression de tourner en rond, Blood Orange corrige le tir avec des pirouettes qui surprendront l’auditeur à chaque écoute. C’est le cas de Uncle Ace par exemple. La boucle répétée s’efface à une minute de la fin pour laisser place à un tourbillon électrique.
C’est aussi le cas sur No right thing. Dans la deuxième moitié de la chanson, juste après que Devonte Hynes me déclare sa flamme (ou à vous…) avec ses langoureux I’ve been you’ve been my everything la voix de Samantha Urbani fait son apparition. La demoiselle accompagne d’ailleurs le chanteur récemment installé à New-York, sur de nombreux titres : You’re Not Good Enough, Always Let U Down ou bien On The Line.
L’album renvoie aux effluves de R’n'B des années 90′s, une certaine chanteuse Mariah pour ne pas la nommer, n’aurait pas fait tâche sur un titre comme It is what it is. Nostalgique à souhait, en plus de donner le sourire, de vouloir regarder devant et de se trémousser comme un dingue, Cupid Deluxe laisse trainer quelques souvenirs.
Le titre Chosen aurait très bien pu faire ressortir Jackie Quartz de son placard. L’intro appelle la chanteuse des années 80′s, et ces vieux souvenirs qui se ramènent. Mais nous sommes en 2013, et c’est Samantha Urbani (encore elle) qui viendra nous conter ses histoires sur un air jazzy.
Clipped On livre un combat entre le flow du rappeur Despot et la voix caramel de Blood Orange. Les deux s’affrontent, mais les deux gagnent, faisant de ce titre un des meilleurs moments de l’album. Le R’n'B langoureux refait son apparition avec On the line, avant de nous quitter sur l’orchestral Time will tell.
Cupid Deluxe peut faire peur. La pochette d’abord qui peut surprendre, avec cette personne au sexe non-identifié, mais qui appuie l’identité trans-genre du chanteur. Les mélodies sucrées et la voix lascive peuvent aussi lasser, ou bien créer un mélange trop indigeste. Mais pour moi, en plus d’avoir une magnifique pochette, c’est tout l’inverse. Cupid Deluxe rassure, comme un pote qu’on aime voir souvent, comme un lieu où on aime se réfugier. C’est un album qui va m’accompagner longtemps.
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