Une protéine, NAALADL2, liée à des formes graves et agressives du cancer de la prostate, vient d’être identifiée par cette recherche de laboratoire, internationale, présentée dans la revue Oncogène. C’est une nouvelle piste de diagnostic et de pronostic qui est ouverte avec ce biomarqueur, de la maladie, de sa gravité et des chances de survie.
Alors que le cancer de la prostate pose, particulièrement au diagnostic, la question de son pronostic, ces travaux vont contribuer à répondre au besoin de mieux pouvoir préciser pronostic comme diagnostic. Si le cancer de la prostate est le cancer de l’homme le plus meurtrier, son agressivité reste toujours extrêmement difficile à évaluer. Le test classique de dépistage » PSA » reconnu pour entraîner des risques de sur-diagnostic et de sur-traitement n’apparaît pas comme totalement satisfaisant et de nombreuses recherches sont en cours pour tenter de le compléter voire le remplacer. Toute méthode diagnostique qui permettrait de préciser le type de cancer et son pronostic, ou même seulement de détecter les cancers à risque élevé, répondrait à un véritable besoin.
Ici, les chercheurs de l’Université de Cambridge du Karolinska Institute (Suède) ont étudié la localisation de la protéine NAALADL2 dans la cellule cancéreuse, son action, en particulier sur l’expression d’autres gènes impliqués dans la cancérogenèse.
Ils constatent que,
· NAALADL2 est présente à des niveaux élevés dans les cellules et tissus de cancers du côlon et de la prostate,
· qu’en évaluant les niveaux de protéine, ils sont en mesure de faire la distinction entre tissus sains et tissus cancéreux, avec un relativement bon niveau de précision :
· niveau de sensibilité de 86% (% d’échantillons correctement diagnostiqués positifs)
· niveau de spécificité de 86% (% d’échantillons sains correctement diagnostiqués négatifs)
· si les niveaux de NAALADL2 sont ainsi déjà plus élevés dans les tissus cancéreux, ils le sont encore plus en cas de tumeurs plus diffuses et plus agressives.
· Enfin, le niveau de la protéine est lié à la survie sans récidive et la survie globale après prostatectomie radicale c’est-à-dire retrait total par chirurgie.
La recherche en est encore à un stade précoce, précisent les auteurs qui expliquent leurs résultats par l’impact de NAALADL2 sur un certain nombre de voies impliquées dans le développement du cancer, mais leurs résultats suggèrent l’identification d’un nouveau biomarqueur utile pour le diagnostic comme pour le pronostic. Même si, de nombreuses autres recherches sont nécessaires avant le développement d’un test utilisable en pratique clinique.
Source: Oncogene November 18 2013 doi:10.1038/onc.2013.464N-acetyl-L-aspartyl-L-glutamate peptidase-like 2 is overexpressed in cancer and promotes a pro-migratory and pro-metastatic phenotype (Visuel NHS, Fotolia)
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