Que ne ferait-on pas pour approcher S.E.M. Paul Biya ? Du plus humble camerounais au plus proche collaborateur du Chef de l’Etat, tout ce monde se bouscule au portillon pour être dans le biotope du Président de la République.
Comme il est fort difficile d’obtenir une audience dont on ne sait même pas grand-chose sur les procédures de demande, tout le monde se rabat sur les cérémonies officielles pour espérer être à côté du Président et se trouver dans son espace de vision. Alors les cérémonies de présentation des vœux et autres cocktails le 20 mai ou les inaugurations et autres poses de pierre sont prises d’assaut par tout le gratin de la république.
Membres du gouvernement, membres du Parlement, hauts magistrats, hommes d’affaires et présidents de partis politiques se bousculent comme larrons en foire autour du Président. C’est chacun qui cherche à écarter l’autre pour se trouver devant le locataire du Palais d’Etoudi. Même les malades et autres croulants ne sont pas en reste. D’où les scènes ubuesques auxquelles on assiste souvent, avec des grabataires qui tombent à la renverse, offrant ainsi un spectacle désolant à leurs familles et au corps diplomatique accrédité à Yaoundé.
Mais on va faire comment ? Au bout de la souffrance se trouve peut-être l’occasion d’être rappelé aux affaires, après s’être rappelé au souvenir du bon dieu.
C’est vrai que ces gens ont raison de se battre avec acharnement. Dans un pays où on ne fait pas de cadeaux aux anciens, il vaut mieux ne pas se retrouver du côté des retraités. C’est le pouvoir qui est la vie et qui donne la vie. En être éloigné constitue une mort lente pour ceux qui ont déjà goutté aux délices de la république. Il faut donc tout faire pour revenir, même ramper carrément devant le distributeur de la vie.