À un moment clé de Gravity, le Docteur Ryan Stone, incarnée par Sandra Bullock, perçoit, alors qu’elle tente de joindre la Terre, une voix étrangère. Une voix avec qui elle entame un semblant de conversation, même si elle ne comprend pas ce que lui dit son interlocuteur.
Aujourd’hui, on sait de qui il s’agit. Cet homme, Aningaaq, vit sur la banquise, au milieu de nulle-part, avec sa femme, son bébé et ses chiens de traîneau. Lui non plus ne comprend pas les mots de Ryan Stone, mais le fait de capter sur sa radio une voix semble lui faire plaisir. Rapidement, l’homme se confie, conférant au passage de Gravity, une signification décuplée. Alors que dans l’espace, Ryan Stone, seule et en pleine détresse, est sur le point d’abandonner, Aningaaq, sur Terre, s’apprête à commettre un acte difficile, qui lui coûte beaucoup. Les deux personnages partagent une certaine solitude et sont tous les deux à un tournant de leur existence…
Réalisé par Jonás Cuarón, le fils d’Alfonso Cuarón (avec qui il a écrit Gravity), Aningaaq propose donc de prolonger, le temps de quelques minutes, l’expérience hallucinante de Gravity. Réalisé très simplement, ce court-métrage illustre le talent d’un cinéaste à suivre de très près. Avec beaucoup de sensibilité et de sincérité, il répond au chef-d’oeuvre de son père, ainsi qu’à son incroyable émotion si prégnante, prouvant par cela, que le succès de Cuarón est loin d’être « seulement » une claque visuelle (sacrée claque quand même). Si vous avez aimé Gravity, Aningaaq est à voir absolument…
Mis en ligne par le site du Hollywood Reporter, Aningaaq est donc disponible gratuitement :
@ Gilles Rolland