Les membres de cette secte islamique ont fait quatre morts et plusieurs blessés à Tourou, à 5km du Nigeria. Les populations du canton de Tourou, particulièrement celles habitant les villages qui longent la frontière nigériane, ont vécu un climat d'épouvante dans la journée la nuit du 17 au 18 novembre dernier.
Selon les témoignages recueillis auprès des autorités administratives du département du Mayo-Tsanaga, où est situé le village Tourou, des individus, estimés à une vingtaine et visiblement membres de la secte islamiste nigériane Boko Haram, ont fait incursion dans la localité nigériane nommée Bissa; frontalière avec le Cameroun.
Les assaillants, apprend-on, ont saccagé des maisons, tiré sur les populations, incendié plusieurs habitations et emporté plusieurs motocyclettes. Le bilan de cette expédition fait état de quatre morts et de plusieurs autres blessées, toutes de nationalité nigériane et vivant de l'autre côté de la frontière camerounaise.
Face à la violence de l'assaut, les personnes résidant du coté camerounais ont pris peur et se sont massivement repliées plus loin à l'intérieur du territoire, question de se mettre à l’abri. Certains autres parents camerounais ont préféré aller cacher leurs familles dans les montages qui surplombent le village. Actuellement, on dénombre plus de 200 déplacés qui ont spontanément envahi le centre de santé intégré de Tourou.
Bir
Informé de la situation, le Préfet et le Commandant de compagnie de Mokolo ont immédiatement procédé à une descente à Tourou dans la journée du 18 novembre dernier, question de s'enquérir de l'ampleur de la situation. Koué Kolandi, 1er adjoint préfectoral de Mokolo, a ainsi indiqué: «la situation n'est pas aussi alarmante qu'on le pense. Il y a effectivement eu attaque de Boko Haram du coté nigérian, et les Camerounais ont pris peur. La situation s'est calmée après le départ des assaillants». A l'heure actuelle, a ajouté Koué Kolandi, quelques familles qui avaient trouvé refuge dans les grottes ont rejoint leur domicile et il a été instruit au Maire d'acheminer du riz et du savon aux déplacés du centre de santé de Tourou.
L'autorité administrative indique également que des mesures de renforcement de la sécurité et de vigilance ont été prescrites aux gendarmes et aux éléments du Bataillon d'intervention rapide (Bir). Tourou est un canton situé à une cinquantaine de kilo-mètres, à, l'ouest de l'arrondissement de Mokolo, dans le département du Mayo-Tsanaga. Cette région a été, le 13 novembre dernier, frappée par l'enlèvement d'un prêtre catholique de nationalité française à Nguétchéwé, dans l'arrondissement de Mayo-Moskota. Rien ne filtre à l'heure actuelle sur ce rapt, qui a été revendiqué par Boko Haram.