Les mots et les maux de Maupassant dans une compile soignée...

Publié le 20 novembre 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

 

Après "L'Importance d'Etre Wilde", plaisante évocation de la vie et de l'oeuvre du dramaturge britannique, la Compagnie Philippe Person s'attaque sur le même mode à Guy de Maupassant, proposant un habile assemblage de textes du père de "Bel Ami", essentiellement des nouvelles,  traitant des relations hommes-femmes. Un sujet qui inspira généreusement celui qui n'entretint avec le beau sexe que des rapports légers, désengagés, gourmands, libertins, et mourut fou, de la syphilis, à l'âge de 43 ans. Une fin de vie qui l'isola du monde et lui fit produire des écrits plus sombres. La représentation se veut le reflet de tout cela.

Comme pour le "Wilde", Philippe Honoré a composé une partition à trois voix, destinée aux fidèles Anne Priol, Emmanuel Barrouyer et Pascal Thoreau. Trois interprètes appliqués, tour à tour drôles ou intenses, que nous sommes ravis de retrouver ici,  au fil de séquences sobrement théâtralisées et dynamiques. Une ou deux fois maladroites cependant. Pas très heureux, par exemple, ce "slam-rap" braillé et vaguement dansé sur du hard rock dans lequel on sent les acteurs mal à l'aise... Mais enfin dans l'ensemble Maupassant se voit élégamment et adroitement servi dans un spectacle donnant à entendre sa plume brillante, accessible, vivante, et dévoilant son âme... 

Le directeur du Lucernaire signe là un travail de qualité, épuré, appuyé par des éclairages de toute beauté que l'on doit à Alexandre Dujardin. Un travail qui devrait aisément rencontrer son public. Qu'il s'agisse des amoureux de la littérature française, dont nous faisons partie, ou des plus jeunes qui trouveront en ces "Maupassant(es)" une excellente introduction à l'auteur du XIXème et  devraient prendre, dans la foulée, la direction de la bibliothèque de leurs parents afin de s'en délecter plus largement.

Pourquoi pas.

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Photo : DR