Si seulement nos dirigeants pouvaient enfin avoir à assumer concrètement les conséquences de leurs actes comme tout citoyen qui se respecte. Ce n’est pas seulement un lieu commun à connotation éventuellement populiste, genre discussion de comptoir, servant à discréditer la fonction politique, comme ne manqueront pas de le rétorquer de potentiels détracteurs malveillants, ce qui ne serait d’aucune manière mon propos. [Je tiens en effet la politique en haute estime, et j’en ai une idée plus noble, sans quoi je ne m’escrimerais pas à consacrer à cette passion autant de temps, à travers ce blog notamment.] C’est aussi et surtout une exigence sociétale de plus en plus forte, par delà les considérations de politique politicienne. L’insatisfaction et l’aigreur populaires se nourrissent en effet du terreau acide des affaires économico politico judiciaires dont aiment à se servir l’extrême droite en général et le FN en particulier. Elle n’est pourtant elle même pas franchement exempte de tous reproches, malgré ses déclarations à l’emporte-pièce qui laisseraient à penser à un public non correctement informé que le chevalier blanc serait de ce côté-là… Ce qui est faux, et facilement réfutable notamment par la production de la liste des condamnations dont les élus et sympathisants de l’extrême droite eux aussi ont été frappés. Cela ne suffit manifestement pas à les faire taire pour autant quant aux faux-semblants de leur virginité judiciaire, mais ces gens là ne sont pas vraiment réputés pour leur extraordinaire cohérence intellectuelle…
Le tabou des responsabilités présidentielles a cependant déjà été levé par la justice grâce à la condamnation d’un ancien président de la république, Jacques Chirac. Ce n’était pourtant semble-t-il qu’un bien petit joueur à côté d’un autre, quelque peu plus malfaisant et confondant encore plus volontiers qu’un autre intérêts privés et position publique officielle de haut niveau sensée garantir la neutralité des pouvoirs et le caractère désintéressé de la fonction. On pourra cependant en juger au travers du niveau d’enrichissement personnel qui fut le sien en 5 ans… qui ne doit bien sûr rien à son éminente fonction.
Aussi, vous comprendrez que compte tenu de l’ensemble de ces considérations, je sois fort satisfait et un rien jubilant intérieurement – et je tenais donc à vous faire partager ma joie comme toujours en pareille circonstance – d’apprendre que l’association Anticor, que je soutiens activement, vient de porter plainte contre le gouvernement Fillon pour détournements de fonds publics. C’est un sujet que je connais bien, depuis quelques années déja. Voilà qui méritait donc un grand billet. Explications, grâce à Elodie Gueguen, de France Info :