Commençons par le commencement. La victoire de l’équipe de France de football contre l’Ukraine est une claque pour Marine Le Pen. Persuadée que les Français allaient perdre leur match pour la qualification en coupe du monde au Brésil, la responsable du FN a cru bon lire dans l’échec récent de l’équipe A un résultat économique lié aux situations financières plus qu’enviables des joueurs. Peut-être n’a-t-elle pas tort quand elle évoque des salaires mirifiques tout simplement déraisonnables et quand des présidents de clubs de football professionnels menacent de faire la grève du jeu pour protester contre l’impôt à payer par les entreprises pour les salaires dépassant un million d’euros par an ? Mais La France a battu l’Ukraine par trois buts à zéro après avoir accompli une remontée prodigieuse due à des qualités techniques, certes, mais surtout à des qualités de cœur et une vraie envie très éloignées des seuls mobiles économiques et financiers. Le football demeure un jeu et Didier Deschamps, l’entraîneur, a eu l’intelligence de modifier l’équipe, de faire rentrer des joueurs jeunes et de donner une chance à ces derniers. Cette chance vise à créer une nouvelle image de l’équipe de France enfin qualifiée pour le voyage au Brésil contre les arrière-pensées de Marine Le Pen et de tous ceux qui cultivent la politique du pire et ont le déclinisme hexagonal comme nouvelle religion. Marine Le Pen aurait mieux fait de se taire plutôt que de publier (aujourd’hui) un communiqué totalement hypocrite.
Mes amis de la section de Louviers du Parti socialiste ont décidé, à la majorité, de faire une liste d’union avec le maire sortant lors des prochaines élections municipales. J’ai dit que je serai loyal à leur égard. Mais cette loyauté ne peut pas m’empêcher de commenter certains événements locaux surtout quand il s’agit de la démission d’un adjoint important dans le dispositif actuel de la municipalité Martin. En 2008, deux personnalités bien connues à Louviers ont en effet apporté un plus évident à la liste Martin : Marie-Hélène Gateau, un médecin réputé, fort engagé dans la vie associative et Jacky Bidault, ancien commandant du centre de secours principal de Louviers-Val-de-Reuil. Ce dernier a eu le temps d’y développer le sens du collectif et de la solidarité. Certes, ils n’étaient pas connus pour être de Gauche mais la tête de liste parvint, avec un mélange d’habileté et de confusion, à faire passer la pilule au nom de l’ouverture. La décision récente des socialistes a poussé M. Bidault, ancien candidat aux élections cantonales contre Leslie Cléret (PS) mal remis de son échec, à présenter des doléances jugées exagérées par Franck Martin. Ces demandes n’ayant d’autre but, il est vrai, que d’essuyer un refus et de servir de prétexte à un départ tonitruant. C’est bien ce qui s’est passé, lundi soir, lors de la réunion récente du conseil municipal. Les élus de la majorité Martin (ils ont fait profil bas pendant la séance) ont tenu une conférence de presse avant la réunion pour exiger la démission de leur collègue stipendié, lequel était tout de même présent dans la salle du conseil pour tenter de s’expliquer. L’ancien sapeur-pompier a salué MM. Renoncourt, Thouement et Veyrat, assis sur les bancs de l’opposition. Il y a rejoint un autre « vendu » ou « acheté » puisque M. Martin n’étant pas avare de mots cruels inappropriés a oublié que je suis toujours resté fidèle à mes engagements et que ce n’est pas moi qui ai rejoint les radicaux de gauche (mais lui) en complète contradiction avec les fondamentaux du Comité d’Action de Gauche. Il est vrai que je n’ai jamais caressé l’espoir d’aller siéger au Palais du Luxembourg, la conquête d’un mandat parlementaire étant le vrai moteur du maire actuel. Et sur ce point Jacky Bidault n'a pas tort.
Le tireur de Paris n’est pas encore interpellé (à l’heure où j’écris ces lignes) mais la vidéosurveillance occupe la scène médiatique comme jamais. On l’a vu passer ici, il repassera par là. Des centaines de témoins auraient donc reconnu l’auteur des coups de feu dans le hall de Libération et à la Défense grâce aux écrans, ceux de la RATP comme ceux de la ville de Paris. Les policiers comptent donc beaucoup sur les images filmées pour retrouver ce fou furieux. Soyons clairs : les caméras, si elles sont utiles, le sont pour aider à identifier un délinquant ou un criminel mais pas du tout pour empêcher leur passage à l’acte. Quand on nous vend la vidéosurveillance comme outil de prévention, on nous ment. Si les caméras servent à conduire des enquêtes judiciaires et policières, il n’y a aucune raison de les faire financer par les communes. La police et la justice sont des services régaliens. Il revient donc à l’Etat d’en assumer les dépenses.
Heureusement, on a NKM ! La candidate UMP à la mairie de Paris a le sens de la formule. Voilà qu’elle considère que prendre le métro peut être comparé à « un état de grâce. » Ma chère amie, comme vous y allez…bonheur, état de grâce, je n’imaginais pas qu’un usager régulier empruntant le RER B pouvait ressentir ce grand frisson, cet orgasme des transports publics, ce nirvana des déplacements quotidiens. Tassés comme des sardines, les Parisiens devraient s’inspirer des réflexions de celle qui vise la mairie de Paris. Ils devraient faire abstraction des cohues, du tohu-bohu, des bousculades et des courses sans fin, lots habituels des clients du métro et des lignes saturées. Il faut être bien ignorante des réalités et des difficultés des Parisiens pour oser proférer de tels propos. A moins que NKM soit simplement une touriste de passage à Paris avant de regagner sa ville de Longjumeau.
Luc Besson est un ami de Nicolas Sarkozy. Il en a bien le droit, non ! Le PDG d’Europacorps, sa société de cinéma, a dépensé 152 millions d’euros pour réaliser un complexe comprenant des studios de tournage dans une ville de la région parisienne. La Caisse des dépôts et consignations ayant participé au tour de table, la Cour des comptes a produit une note confidentielle pour s’étonner que des fonds publics permettent la réalisation d’une opération totalement privée. Pour sa défense et justifier la présence de la CDC (sur demande de Sarkozy) Luc Besson évoque un Partenariat Public Privé (PPP). Sauf que ces partenariats sont réalisés à l’initiative de l’Etat ou de collectivités territoriales pour réaliser des équipements de services publics. Des hôpitaux, des prisons, le ministère de la défense…ont fait l’objet d’un PPP. D’ailleurs, cette solution semble bien plus coûteuse pour le contribuable comparée aux modes de financement habituels. La Cour des comptes suggère l’ouverture d’une enquête pénale pour détournement de fonds publics.
La vie de la fédération socialiste de l’Eure n’est pas aussi paisible qu’il y paraît. L’élection comme premier secrétaire de Marc-Antoine Jamet n’est toujours pas digérée par les soutiens de Richard Jacquet. A l’occasion de la publicité faite autour des listes socialistes des prochaines européennes, une poignée d’opposants à MAJ ont publié un texte de reproches et de réprimandes accusant le premier secrétaire de la fédération de laxisme voire d’inaction concernant le contenu de cette liste et la non information des militants. Les signataires, vieux de la vieille pour certains d’entre eux, connaissent pourtant bien la vie du PS. Ils savent que les huit listes des huit régions ne comporteront que peu d’élus. Ils accusent même la tête de liste — Gilles Pargneaux — d’être totalement inconnu des militants de l’Eure. Gilles Pargneaux, bras droit de Martine Aubry à Lille, était pourtant venu faire campagne à Val-de-Reuil et Louviers en 2009 avec Estelle Grelier devenue députée européenne avant de gagner le Palais Bourbon en 2012. Gilles Pargneaux conduira la prochaine liste socialiste qui comprend aussi Claude Roiron, Jean-Louis Cottigny, Anne Ferreira, Lucien Fontaine, Josette Travert, Matthieu Mayer, Christine Rodriguez, Nicolas Vincent et Valérie Auvray. Rappelons que la circonscription Nord-Ouest comprend les départements de Basse et Haute Normandie, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais.
De droite à gauche : Marc Antoine Jamet, Estelle Grelier, Gilles Pargneaux, Bernard Amsalem et Christian Renoncourt. (photo JCH)