Ce sont la poitrine le ventre et les cuisses des filles que vous voulez voir ? Descendez dans les rues de nos villes ! A Yaoundé comme ailleurs, le spectacle de filles assises dans les lieux publics, ou à moto le string dépassant largement la ceinture du pantalon est devenu banal. Au point de ne plus émouvoir.
Sauf quand le dessous en question est sale ou le grain de peau de la porteuse laisse à désirer. C’était le cas mardi dernier au carrefour BiyemAssi à Yaoundé, où une jeune femme a été prise à partie par des automobilistes et des passants. « C’est quoi ça ? Caches-nous çà ! », s’est d’abord enflammé un chauffeur de taxi.
Pas de réaction de la jeune dame. La colère du conducteur monte. Et à la surprise générale, il applique une tape retentissante sur le derrière dénudé. Au grand bonheur des autres passants qui l’encouragent : « C’est bien. Il faut souvent les frapper comme çà. On est fatigué de voir les filles mal habillées. » Des dires des concernées, les réactions à leur endroit sont parfois violentes.
« Les gens veulent qu’on s’habille comme des villageoises ? Nous suivons la mode.
C’est vrai que certaines d’entre nous exagèrent. Mais on ne peut pas se vêtir aujourd’hui comme nos mères le faisaient pendant leur jeunesse », tente d’expliquer Solange A., étudiante de 25 ans. « On s’habille d’abord pour se faire plaisir. Si je me sens bien dans un Jean’s taille basse et un body, je ne vois pas pourquoi ça choque ? On nous accuse de troubler l’ordre public, mais je crois qu’il y a des choses plus graves à gérer dans ce pays que l’habillement », défend sa copine Anne N., un peu collet monté. Son corps est enveloppé dans une petite robe de lycra qui la moule comme une seconde peau. Et encore…
Un petit tour dans les rues de la ville laisse voir qu’Anne N. peut se considérer habillée. D’autres de ses congénères ont le ventre, le dos, les seins carrément dénudés. « C’est à ne plus savoir de quel côté regarder quand on circule en ville actuellement. Il est impossible à certaines filles de se courber pour ramasser quelque chose à terre sans s’exposer « le royaume » tellement elles sont court vêtues », assure François-Xavier Angoula, étudiant. Comme l’explique Isaac Mandong sociologue, l’habillement de chacun devrait être adapté à chaque situation. Des maillots de bain pour la plage ou la piscine, des jean’s pour les ballades et des vêtements chics pour les occasions formelles. La femme devrait s’efforcer de paraître décemment à son avantage en tout temps.