Film français de Roman Polanski avec Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric
Synopsis : Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas se lamente au téléphone sur la piètre performance des candidates. Pas une n’a l’envergure requise pour tenir le rôle principal et il se prépare à partir lorsque Vanda surgit, véritable tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée. Vanda incarne tout ce que Thomas déteste. Elle est vulgaire, écervelée, et ne reculerait devant rien pour obtenir le rôle. Mais un peu contraint et forcé, Thomas la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfaction qu’il voit Vanda se métamorphoser. Non seulement elle s’est procuré des accessoires et des costumes, mais elle comprend parfaitement le personnage (dont elle porte par ailleurs le prénom) et connaît toutes les répliques par cœur. Alors que l’« audition » se prolonge et redouble d’intensité, l’attraction de Thomas se mue en obsession…
Pour La Vénus à la fourrure, Roman Polanski s’est directement inspiré d’une pièce de théâtre américaine (Venus in Fur) écrite par David Ives. A l’origine, La Venus en fourrure est un roman écrit en 1870 par l’auteur autrichien Leopold von Sacher-Masoch. Il est le premier ouvrage de la série Love et l’un des fondements de ce qui sera appelé plus tard le masochisme. Le film est réalisé au théatre Récamier fermé depuis 1978. L’édifice a été reconstitué dans les moindres détails par le décorateur Jean Rabasse.
La Vénus à la fourrure raconte l’audition d’une actrice Vanda Von Dunajev, alias Vanda Jourdain dans un théatre parisien. L’actrice en retard pour l’audition se retrouve seule face au metteur en scène et auteur de l’adaptation, Thomas Novachek. Le metteur en scène peste contre les actrices, ne trouvant pas le personnage principal de sa pièce. Vanda débarque, complètement mouillée, et carrément vulgaire….Pas du tout convaincu, il laisse cependant la jeune femme passer l’audition, et là elle se transforme…
Dès le début de l’audition, les deux personnages s’affrontent. Vanda ramène le texte à sa dimension sado-masochiste tandis que Thomas amène une dimension intello. Vanda est magnifique, déroutante, capable de jurer comme un charretier et, l’instant d’après, de philosopher sur les grands auteurs. Thomas donne la réplique pour les répets à Vanda en interprétant le rôle de le rôle d’Herr Kuchemski. Vanda, la femme, et Vanda l’actrice vont séduire, dérouter et manipuler le metteur en scène qui sera bientôt à ses pieds. Thomas Novachek est pris au piège. Il ne sera bientôt plus que le pantin de l’actrice.
Roman Polanski, malgré ce huit clos théatral, ne nous fait jamais oublié que l’on est au cinéma. Les dialogues sont intenses et affutés. Les scènes sont sensuelles. Les deux personnages évoluent sur une scène de théatre vieillotte. La scène du theatre est surchargé d’objets hétéroclites, dont ce cactus phallique…
Le huit clos s’intensifie au fil de l’audition. Tout comme l’acteur, on est captivé, fasciné par la beauté ensorcelante de l’actrice Emmanuelle Seigner. Elle est malicieuse, manipulatrice, sensuelle. Quel plaisir de la voir jouer au chat et à la souris avec Mathieu Almaric. Mathieu Almaric est brillant. L’acteur se transforme sous nos yeux en un objet. Du metteur en scène exaspéré, il se retrouve fardé, attaché à un cactus en forme de phallus… sous ses yeux, Vanda nue danse …
Le tout est "habillé" d’une musique ensorcelante d’Alexandre Desplat.
Un face à face entre une comédienne et un metteur en scène succulent… c’est intelligent, drôle, fin… Un superbe moment de cinéma
et le Tout-Puissant le frappa et le livra aux mains d’une femme…"
Sortie le 13 novembre 2013 – Distribué par Mars Distribution