Il y a peu, j’ai réalisé un fantasme !!! Oui, un véritable fantasme qui me tannait depuis de longues années ! Un coup rapide. Mais un bon coup ! Oui, vraiment, un bon coup ! Suffisamment bon pour me laisser apaisée pendant quelques temps. Voulez-vous savoir de quoi il s’agit ? Etes-vous vraiment prête à l’entendre ?
Bon aller, je me lance. De toute façon, je vous raconte déjà largement ma vie sur ce blog, pourquoi alors ne pas en dire encore plus. Du croustillant, de l’exclusif, voilà ce que nous aimons tous.
Jeudi 14 Novembre // Madrid // at work
18.00 : Fin de ma journée marathon débutée à 5.45 le matin. Ouf !
J’arrive à mon hôtel, histoire de me reposer un peu avant de me rendre à un dîner professionnel avec mes équipes. Je branche la télévision et les news. Ça parle de tout et de rien quand tout à coup, breaking news sur la nouvelle « mode » de la journée, le lancement de la collection Isabel Marant pour H&M.
?????
J’avais presque oublié. C’est le D-Day !
Coup d’œil sur Instagram, je ne vois que ça ! Des sacs IMPOURHM !!!
18 .15 : Le désir monte en moi. On est en Espagne, les magasins ici ouvrent jusqu’à 20h, voire même 22h pour certains ! Il est encore temps pour moi d’aller faire un tour dans le centre, Calle Gran Vía, voir ce qu’il peut rester de cette fameuse/fumeuse collaboration si critiquée/commentée/encensée/décriée. Mon ventre se tend, le désir est là, bien installé.
Ni une ni deux, je troque ma jupe Marc by Marc Jacobs pour un slim gris, mes escarpins léopard pour mes Cluster IM, change de sac pour un plus petit, mon Jojo de Jérôme Dreyfuss et hop, je file prendre le premier taxi qui se présente, direction, Madrid downtown !!!
Pour tromper l’attente et l’envie qui me tenaille, je papote durant tout le trajet avec le chauffeur de taxi. Notre sujet, l’Espagne et sa situation économique. Vaste sujet qui calme temporairement ces papillons qui s’agitent en moi.
18.45 : Arrivée à Gran Vía.
Le sol est jonché de détritus, c’est la grève des éboueurs des rues depuis dix jours. Ils refusent le plan de licenciement de 1000 personnes et la baisse de leurs déjà maigres salaires (800 euros en moyenne) de 40% ! On peut comprendre…
Mais moi, là, en ce moment précis, je ne pense qu’à une seule chose. Allez me taper ce pour quoi je suis venue : les rayons du magasin H&M présentant la collection Isabel Marant pour H&M.
Le magasin est là, devant moi. Je rentre. Les rayons sont déjà dévalisés, l’assaut du matin leur a été fatal. Mais ma faim est aiguisée, je sais exactement ce que je suis venue chercher. D’instinct, je me dirige vers les deux seuls portants ayant encore des pièces de la collection sur cintres. Le fameux pantalon en cuir, la seule pièce qui m’intéressait vraiment, est encore disponible, en plusieurs tailles. Je le prends, l’essaye, le regarde sous toutes les coutures, je l’enfile, le touche, le manipule, le tripatouille, le malaxe. C’est lui, oui, c’est lui, il me le faut ! Je suis séduite ! Je file à la caisse et paye.
Je me le suis fait, je me le suis payé ! En voilà un qui ne m’a pas résisté, il était finalement facile à avoir, pour un prix raisonnable !
19.20 : L’affaire est bouclée, je suis rassasiée. Les papillons dans mon ventre se sont calmés. Je me suis fait mon tout premier cuir. Ok, un cuir facile, de petite qualité, mais mon premier cuir quand même ! Pour un premier, j’ai pris mon pied ! C’est déjà pas mal, non ?
20.30 : J’arrive à mon dîner. On me félicite sur mon teint de pêche ! C’est la jouissance, mes amis, l’extase, le coït qui me donnent ces joues roses ! J’ai réalisé un fantasme !
Samedi 16 Novembre // Bruxelles // at home.
Après une journée passée à le porter, mon fantasme a pris un tout autre goût. Je me réveille avec comme une légère gueule de bois, comme si ma folie passagère devenait tout à coup évidente.
Mon pantalon tant fantasmé est là, posé sur le fauteuil. Le cuir n’est finalement pas si beau, la forme ne me met finalement pas tellement en valeur, il taille grand, il est blanc et donc salissant…
Oui, je savais bien qu’un fantasme, pour être réellement apprécié, devait être réalisé avec les meilleurs matériaux, dans les meilleures conditions. Là, je suis finalement déçue. Mon désir, si fort avant et finalement assouvi à la va vite, me laisse un goût amer. Mon fantasme fait « cheap » et ne colle finalement en rien à l’image que je me faisais du cuir si sexy de ma jeunesse.
Et maintenant, que vais-je faire ? Le garder ? Le porter ? Le vendre ?
To be continued…
Photos : Coline se raconte // Jacket : Iona Isabel Marant Etoile – Boots : Cluster Isabel Marant – Shirt : Purificacion Garcia