Homeland, S03E08, A Red WheelbarrowRéalisé par Seith Mann et écrit par Alex Gansa & James Yoshimura. J'ai trouvé cet épisode très bon. Il ne bouleverse pas la série, au contraire, il continue ce qui a été lancé dans les deux épisodes précédents et s'appuie sur tous les éléments habilement mis en place, à la fois du côté de Saul que de Carrie. On dirait que la saison vient de trouver son rythme de croisière après une première partie un peu chaotique - ce qui ne veut pas dire que la première partie n'était pas bonne, elle devait juste s'occuper avant tout de rétablir Carrie avant de pouvoir prétendre relancer une intrigue plus globale. Cet épisode est un parfait exemple de ce que réussit parfaitement Homeland. J'aime énormément le savant dosage entre espionnage et histoires personnelles, surtout lorsque le tout s'entre-coupe de façon inattendue. Ici on a un sacré sac de nœuds puisqu'on voit évoluer en parallèle les problèmes personnels de Carrie et Saul. D'un côté il y a Saul, qui pense avoir réussi à sauver son mariage et Mira qui explique à son amant, Alain, que c'est terminé. Je ne m'attendais clairement pas à ce que le Alain en question réapparaisse de cette façon, et cela fait plus que piquer ma curiosité. Sur le coup, j'ai cru me retrouver devant Alias il y a quelques années avec des agents doubles inattendus - et j'adore Alias ! Cela pimente un peu l'intrigue entre Saul et Mira, qui même si elle m'intéressait n'allait pas pouvoir continuer très longtemps. J'aurais cependant du m'attendre à ce que le soudain plongeon dans la vie privée de Saul avait une bonne raison. Du côté de Carrie, j'ai trouvé que la grossesse était gérée de façon assez géniale. La personnalité de Carrie est clairement à part et j'ignorais vraiment comment elle allait réagir à tout ça en fin de compte. Je suis content qu'elle ne perde pas la tête et qu'au contraire elle soit rationnelle, relativement calme et surtout qu'elle se donne le temps de réfléchir. La visite chez le médecin nous annonce l'idée d'un possible avortement, mais je pense que le cliffhanger de l'épisode va semer le trouble quant à la décision à prendre. J'ai trouvé intéressant que la quête de vérité concernant le responsable de l'attentat, qui n'est clairement pas Brody, se mélange un peu dans la tête de Carrie. D'un côté il y a vraiment son côté professionnel, elle veut trouver le véritable responsable. De l'autre côté, elle se bat pour laver le nom de l'homme qu'elle aime toujours en fin de compte, et le père de son futur (?) enfant. La scène où Quinn est forcé de tirer sur Carrie pour l'empêcher de tout faire foiré m'a fait me tenir au bord de mon fauteuil. J'adore ce genre de scènes qui joue avec ma santé mentale en me faisant assister à des situations aussi surréalistes. J'aime assez la simplicité du traitement, la sobriété de l'action, à la fois de Quinn envers Carrie mais aussi de Franklin envers le responsable de l'attentat. Cela a un petit côté 24 sous anesthésie, et ça me plait.
Cet épisode m'a également plu car il permet de développer quelques personnages secondaires assez importants pour la suite d'après moi. Cela qui m'a le plus amusé est bien évidement Dar Adal, qui grimpe dans mon estime à chaque apparition. Mike Higgins (William Sadler) est un ajout intéressant et temporise assez bien les altercations entre Saul et Lockhart. A côté de ça, on développe un peu Fara et bizarrement, j'ai apprécié ces passages, alors qu'ils ne sont pas vraiment nécessaire à l'intrigue générale. Cependant, ils permettent de faire perdurer le malaise concernant l'affaire Javadi. J'ai également trouvé intéressant d'expliquer un peu mieux l'arrivée de Fara dans l'histoire et son contexte familial ambigüe.
Le cliffhanger de l'épisode n'était clairement pas ce que je m'attendais à Saul de faire lorsqu'il parlait de sa mission. J'ignore où tout cela va nous mener mais j'en trépigne d'impatience. Le traitement de cette séquence est visuellement très intéressant et la mise en scène est géniale. L'absence récurrente de Brody est largement rattrapée par la performance époustouflante de Damian Lewis. En quelques secondes à l'image il parvient à faire passer tellement de souffrance que ça en est désarmant. Reste à savoir comment la suite va se dérouler et si, comme je l'aimerais, Brody va revenir sur le devant de la scène.