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Distribution de kits d’hygiène dans un centre d’évacuation

Publié le 19 novembre 2013 par Cmasson

Condora Acosta fait partie des sinistrés venus se réfugier : elle habitait juste de l’autre côté de la rue et sa maison, comme toutes celles du quartier a été complètement détruite. Elle fait les 100 pas dans l’église en berçant Yen Lestor, son neveu, âgé de 20 mois : il souffre de sévères diarrhées. « On revient de l’hôpital, il a été transfusé pour être réhydraté. Il est encore faible, mais ça commence à aller mieux. » L’enjeu pour Yen Lestor, comme pour toutes les personnes déplacées est de pouvoir retrouver un accès à des conditions d’hygiène correctes pour éviter ce type de maladie.

Partout les cas de diarrhées et de maladies hydriques sont en augmentation, du fait de l’environnement sanitaire (déchets, boue, et débris sont omniprésents) et de l’impossibilité pour les sinistrés de maintenir des conditions d’hygiène minimales ; les sinistrés ont en effet tout perdu lors des inondations causées par le typhon et ne disposent plus du strict minimum. C’est pourquoi ACF a rapidement décidé de distribuer des kits d’hygiène composés de tout ce matériel de base pour retrouver des conditions d’hygiène : savon, dentifrice, brosses à dent, seau, lessive, comprimés pour purifier l’eau, etc.

Distribution de kits d’hygiène dans un centre d’évacuation
Après avoir établi avec le prêtre de l’église et des leaders communautaires la liste complète des familles présentes  dans l’église, soit près de 300 familles… et surtout après avoir réussi dans Tacloban dévastée à réunir les stocks nécessaires à ces distributions et des camions pour les transporter : la distribution peut commencer.

Des volontaires de la communauté ont été engagés pour informer la foule et maintenir les queues de manière sécurisée. Claire, experte en distributions humanitaires et Daniel, expert en eau et assainissement, supervisent et organisent la distribution.

Au vu des défis logistiques énormes dans la ville en ce moment (pas d’essence, pas de camions, des stocks qui n’arrivent pas à rejoindre Tacloban du fait de l’engorgement des aéroports et des ports de Cebu et de Tacloban…), ces distributions sont un exemple de coordination et de « débrouillardise » pour faire en sorte de distribuer au plus vite ce matériel plus que nécessaire. Le camion (qui a du faire 4 allers-retours pour approvisionner le matériel nécessaire) a été mis à notre disposition par le gouvernement philippin, le matériel vient de l’Unicef, qui avait réussi à faire venir des stocks mais n’avait pas les ressources pour organiser la distribution, et les équipes viennent d’ACF.

Grâce à cette mise en commun des ressources de chacun : Etat, Nations-Unies, ONG, il s’agit de la première distribution de kits d’hygiène dans la ville de Tacloban !

Condora Acosta, comme les autres, se met dans la queue et récupère son kit, empaqueté à l’intérieur du seau, quelques minutes après avoir signé la liste de bénéficiaires. Elle retourne ensuite vers sa place dans l’église et retrouve Yens, qui joue avec ses cousins sur un petit xylophone récupéré dans les décombres : « c’est la première fois que je le vois jouer depuis le typhon : c’est formidable ! Il commence à aller mieux ; la vie reprend. »

« Il nous faudra encore du temps. Pour l’instant, on va rester ici. Une personne de ma famille est en train de commencer à construire un abri sur les ruines de notre maison. J’espère que l’on pourra y retourner. De même, il faudra que je me reconstruise un magasin : avant le typhon, j’avais une petite boutique qui vendait un peu de tout mais j’ai perdu tout mon stock, donc je n’ai plus de sources de revenus et de toutes manières, il n’y a plus rien à acheter dans la ville. Pour le moment, nous dépendons totalement de l’aide humanitaire. » conclut-elle.


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