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Ce soir, sur les coups de 21h, c’est l’avenir de tout un pays qui se joue sur un terrain de foot de Saint-Denis. L’équipe de France doit sortir son habit de gala pour aller chercher une qualification à la coupe du Monde 2014 qui, de l’avis de la plèbe, lui semble compromise. Mais impossible n’est pas français non ? En ces temps nauséabonds, les Bleus se doivent de nous offrir un peu de soleil et de réconfort, à nous de les encourager dans ce sens.
Alors, victoire ou non ? Voici cinq scénarios, à fort taux de probabilités , de ce qu’il va se passer en cette soirée du mardi 19 novembre.
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Élimination: Repartir de zéro avec de nouvelles têtes
Pas de miracle, la France s’avère incapable de marquer face à de vaillants ukrainiens. Pire, elle prend même un but en contre à la 80e. 0-1, score final, 3-0 sur l’ensemble des deux matches. C’en est trop. Didier Deschamps présente sa démission, Noël Le Graët est chassé de ses bureaux et on décide ENFIN de confier les rênes de l’équipe de France à des gens capables, des gens qualifiés pour régler le mal qui ronge cette grande nation du football.
C’est dans ces conditions que Daniel Riolo devient président de la Fédé et Pierre Menès sélectionneur national. Le légendaire dirigeant du Stade de Reims met en place un staff sur mesure: Thierry Henry entraineur des gardiens, Pascal Praud intendant et Cyril Hanouna psychologue de groupe.
Une nouvelle charte se met également en place avec des critères de convocations très pointus: les sélections se feront par le biais de votes sur Twitter, interdiction formelle d’être issu des banlieues ou des quartiers populaires, savoir faire 8 jongles.
Bonjour les Schmid, Corchia, Schneiderlin, Corgnet, Aliadière (1e condition), exit les Benzema, Ribéry, Evra, Nasri (2e condition) ainsi que les Sagna et Matuidi (3e condition).
Tout le pays est satisfait, mis à part Zinédine Zidane, dont la campagne de déstabilisation dans la dernière ligne droite n’aura pas porté ses fruits. Vexé, l’ancien numéro 10 décide de devenir sélectionneur du Qatar en vue de la coupe du monde 2022. Son salaire n’a pas été communiqué.
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La qualification sur forfait
Pas de miracle, la France s’avère incapable de marquer face à de vaillants ukrainiens. On joue la 89e minute, 0-0, le public siffle et scande des « Evra démission » quand l’impensable se produit. Recherché par des hélicoptères alors qu’il arpente le métro depuis 24h, le fameux « tireur fou » entre sur la pelouse, sort son fusil de chasse et dézingue du blond à tout va. L’incompréhension est totale et les forces de l’ordre attendent que le dernier ukrainien soit plombé pour intercepter le forcené.
L’arbitre, un poil tatillon, estime que l’Ukraine n’a plus assez de joueurs sur le terrain pour continuer la partie. Coup de sifflet final, la France remporte le match 3-0 sur tapis vert et va au Brésil.
Mai 2014, Didier Deschamps décide de sélectionner celui qui est passé d’homme le plus recherché du pays à héros de la nation. Bah oui, un français qui cadre ses tirs, ça se fait tellement rare qu’on peut difficilement s’en passer.
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La défaite de trop pour François Hollande
Pas de miracle, la France s’avère incapable de marquer face à de vaillants ukrainiens. La France est donc éliminée. Dans le même temps, les deux autres équipes du pays, l’Algérie et le Portugal, se font également sortir des barrages. La tension est palpable, le peuple sort dans la rue, assoiffé de sang. Possédé par une frustration démoniaque, il crie des « Morano présidente » à tout va, plante la tête de Jean-Marc Ayrault sur un bâton et marche vers l’Élysée.
François Hollande, sentant le souffle de la Révolution dans son cou, voit pourtant un filon se présenter à lui. Cette colère unanime est le dernier moyen de rassembler tout le monde sous un même objectif. Ni une ni deux, il prend son courage à deux mains… enfin il prend son courage et décide d’envahir en même temps Ukraine, Burkina Faso et Suède.
Les Evra, Nasri, Benzema sont envoyés au front comme de vulgaires tirailleurs sénégalais et le tireur fou est nommé chef des troupes. Le temps béni des colonies est de retour, c’est pépé et mémé qui sont contents.
Ce coup de sang s’avère être un coup de génie puisque Zlatan est désormais sélectionnable sous la tunique bleue. Bon, Charles Kaboré aussi.
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L’humiliation ultime
L’ambiance est à fleur de peau au Stade de France. Le si célèbre public de St-Denis ne sait pas s’il souhaite une qualification ou une nouvelle défaite cinglante pour son équipe. C’est dans ce contexte particulier que se déroule une première période insipide où les Bleus sont incapables d’aligner cinq passes de suite. Le contrôle raté de Patrice Evra est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les 80.000 spectateurs grondent, expriment leur colère et se mettent à acclamer les ukrainiens sur chaque prise de balle jaune. La pause va donner une bien mauvaise idée aux joueurs français qui décident purement et simplement de ne pas revenir sur la pelouse. Une lettre de mécontentement est écrite à la va-vite par Ribéry et c’est à Max, l’ancien animateur de Fun Radio et désormais speaker du stade, de la lire à haute et intelligible voix. C’est donc devant les télévisions du monde entier qu’un ex-présentateur du Morning Live déclame la prose et la syntaxe de ‘ti Franck. La tehon internationale.
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Victoire historique et invitation à la Fistinière
Conscient qu’ils jouent le match de leur vie, les Bleus entrent sur la pelouse avec des peintures de guerre sous les yeux et le brassard de capitaine autour du bras d’Evra. La Marseillaise retentit, Benzema chante à tue-tête avant d’inscrire un doublé en première mi-temps. Le public suit le mouvement et encourage l’équipe de France d’une seule et même voix. C’est beau de voir un monde qui joue.
Les français livrent une prestation convaincante, entre grinta et maitrise technique sous l’impulsion d’un Matuidi possédé par le spectre de Zizou, qui enchaine les actions d’éclat balle au pied. C’est lui qui, d’un coup du foulard, va trouver Valbuena dans la profondeur à la 89e, lequel s’écroule et enchaine dix tonneaux après un léger contact avec Pyatov, le portier ukrainien. Rouge direct pour le gardien de Donetsk et pénalty. Benzema pose le ballon sur le rond blanc, recule jusqu’à sortir de la surface… et laisse Evra frapper à sa place. Sous la barre, le stade explose, entonne le célèbre « et 1, et 2, et 3 zéro! », la France est qualifiée.
Les analyses d’après-match sont dithyrambiques, on applaudit la Fédé qui a bien eu raison de ne pas sanctionner le latéral mancunien après ses déclarations à Téléfoot.
Le lendemain, Daniel Rigolo, Roland Tournevis, Michel Fernandel et consorts reçoivent chacun une boite de quenelles et un carton d’invitation pour un weekend à la Fistinière en pension complète. Signé d’un certain Patrice E.
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