genre: suspense, thriller
année: 1938
durée: 1h35
l'histoire: Dans le train qui la ramène des Balkans chez elle, Iris se lie avec une vieille dame, Miss Froy. Or celle-ci disparaît pendant le sommeil d'Iris : à sa place se trouve une autre dame portant les mêmes vêtements. Aucun passager du train ne se souvient de Miss Froy. Assistée par un jeune musicien, Gilbert, Iris mène l'enquête.
La critique d'Alice In Oliver:
A l'origine, Une Femme Disparaît, sorti en 1938, devait être réalisé par Roy William Neill. Hélas, ce dernier est victime d'un grave accident en Yougoslavie. Le producteur du film et de la société Gainsborough Pictures, Edward Black, se tourne alors vers Alfred Hithcock.
A la base, le long-métrage devait s'intituler The Lost Lady. En accord avec Alfred Hitchcock, Edward Black change l'intitulé et opte pour The Lady Vanishes (c'est le titre de la version originale). Au moment de sa sortie, Une Femme Disparaît rencontre un certain succès.
Même si ce n'est pas forcément le long-métrage le plus connu et/ou le plus souvent cité dans la filmographie d'Alfred Hitchcock, Une Femme Disparaît permet déjà d'apprécier le style remarquable du réalisateur. D'ailleurs, bien des années plus tard, un remake du même nom sera réalisé par Anthony Page en 1979. Au niveau de la distribution, cette première version réunit Margaret Lockwood, Michael Redgrave, Paul Lukas, Dame May Whitty et Cecil Parker.
Le scénario du film est aussi l'adaptation d'un roman écrit par Ethel Lina White.
Attention, SPOILERS ! Dans un train en provenance d'Europe centrale, Iris Henderson voyage en compagnie de Miss Froy, une vieille dame britannique comme elle, dont elle a fait connaissance dans un hôtel la veille. Au cours du voyage, Miss Froy disparaît mystérieusement.
La jeune femme s’inquiète, mais personne ne veut la croire et on tente de la convaincre qu'elle a tout imaginé. Le train est en fait rempli d'espions. Seul Gilbert Redman, un musicien rencontré lui aussi à l'hôtel, sera en mesure d'aider Iris.
Quatre autres Britanniques seront embarqués dans l'histoire : deux amateurs de cricket obsédés par l'idée d'arriver à temps à Londres pour un match, et un couple d'amants qui souhaitent rester discrets. Une Femme Disparaît est aussi l'avant dernier film d'Alfred Hitchcock tourné en Angleterre.
Les fans du maître du suspense le considèrent souvent comme son tout premier grand chef d'oeuvre. L'action du film se déroule presque exclusivement dans un train. Le décor est posé. Quant au scénario, il fait parfois penser à une partie de Cluedo pour le moins étrange.
Alfred Hitchcock prend un malin plaisir à jouer avec les nerfs du spectateur, un exercice qu'il réitérera de nombreuses par la suite, surtout dans ses films américains. Le cinéaste met à l'épreuve son personnage principal, à savoir une belle jeune femme en la personne d'Iris Henderson.
A la recherche d'une vieille dame qui a mystérieusement disparu et que personne ne semble connaître ni avoir vu, Iris sera heureusement aidée par Gilbert Redman. A partir de là, Alfred Hithcock multiplie les fausses pistes, les rebondissements et les malentendus.
On en vient presque à douter de la bonne santé mentale de l'héroïne principale. Sur la forme, Une Femme Disparaît ressemble presque à un huis clos paranoïaque. Hitchcock s'amuse avec ses personnages et offre plusieurs séquences jubilatoires.
Sur ce dernier point, le film joue parfois le registre de la comédie. Encore une fois, la situation est totalement invraissemblable. Ce qui permet à Hitchcock de décrire un univers dicté par des rôles et des apparences, à tel point qu'il est facile de faire disparaître une vieille dame sans que personne ne s'en aperçoive. Voilà pour les grandes lignes de ce suspense hitchcockien et d'une redoutable efficacité.
Note: 16/20