D’un côté, les professionnels du football représentés par Philippe Piat, Président de l'UNFP et de la FIFpro (Confédération des syndicats des joueurs de football), souhaitent que leurs membres ne participent pas à la Coupe du monde au Qatar si elle est disputée l'été. De l’autre, les candidats déçus comme l’Australie et les États-Unis, pourraient remettre en cause le document d’appel d’offres, mais aussi les diffuseurs comme l’américain Fox Sports qui a déboursé 425 millions de dollars pour les éditions 2018 et 2022. Enfin les clubs européens verraient leur propre calendrier bouleversé.
Sortir de ce marasme ne sera pas une mince affaire, et pour se laisser le temps de peser le pour et le contre, la FIFA a reporté sa prise de décision en juin 2014 après l’organisation de la coupe du monde au Brésil.
Mais à côté de cette question presque mineure s’érige un réel problème d’éthique et de violation des droits humains.
A l’étonnement de tous et relayés par plusieurs médias, l’ambassade du Népal a révélé en septembre 2013 que 44 de ses ressortissants auraient trouvé la mort sur un des nombreux chantiers liés au mondial. D’où la préoccupation et la remise en cause des conditions de travail et de vie, par les instances internationales et syndicales.
La FIFA face aux injonctions des journalistes et de l’opinion publique a demandé aux autorités qatariennes de créer de bonnes conditions de travail pour les ouvriers qui sont majoritairement des immigrants.
Mais face à la gêne et à l’impuissance à demi-mot révélé par la FIFA face à cette situation qui entache leur image, est-il superflu de penser que d’autres raisons justifient ce silence accusateur?
Avec un potentiel de près de 11.000 milliards de m3 de gaz naturel (3e producteur mondial), et sa politique d’investissements massive dans divers pays dont la France notamment, ses tentacules financières sont estimées aujourd’hui à plusieurs milliards de dollars.
Le laxisme de la FIFA à fustiger avec véhémence les dérives de la politique d’esclavagiste à l’égard des ouvriers mais avant à lui avoir octroyé l’organisation de la Coupe du monde au Qatar fait dire à l’opinion et au secrétaire général de la Fédération internationale de football Jérôme Valcke: "ils ont acheté le Mondial 2022".
Le Qatar aurait-il soudoyé des personnalités de la haute instance dirigeante du football? En tout cas, Michel Platini, président de l’UEFA, affirme avoir supporté la candidature du Qatar. Quant à Zinedine Zidane, supporteur invétéré de la cause qatarienne, il a bénéficié d’une épaisse enveloppe de 11 millions d’euros pour son soutien. Son discours est que c’est une belle victoire d’un "monde arabe qui émerge".
Face à tous ces enjeux, il n’en demeure pas moins que le pouvoir de l’argent-roi est présent, évident et que les critiques ont un fondement justifié qui hélas ne tarissent pas pour le moment.
Espérons toutefois, que les autorités qatariennes, à leur tête leur émir Tamim Al Thani…, sauront endiguer toutes dérives esclavagistes sur leurs chantiers et avec leurs forts capacités d'investissements sauront également faire mentir tout le monde - entre autre Barack Obama qui a déclaré que la FIFA avait pris "une mauvaise décision" en choisissant le Qatar pour organiser la Coupe du Monde 2022.
Une chose est sûre: cette Coupe du monde-là fera tâche d’huile dans les palmarès sportifs... Souvent, je me demande où le monde va. Quelles sont encore les vraies valeurs, à quoi pensent le...