Le Professeur Abdelkader Djeflat, enseignant d’économie à l’université de Lille (France), a déploré que les choses n’évoluent pas rapidement en matière de mise en place des mécanismes pour l’innovation. Pour cet expert, « un ensemble d’institutions existe mais les liens entre elles sont insuffisants ».
Hier, à Alger, des experts et de hauts responsables de l’Etat ont lancé un appel aux grandes entreprises pour accompagner le partenariat universités-entreprises-administrations publiques dans des projets innovants à l’échelle territoriale, lors de la journée inaugurale de la 3e édition de la semaine de l’entreprenariat GEW (Global Entrepreneurship Week), organisée par Napeo (North Africa Pertnership for Economic Opportunity). Ces intervenants ont proposé la mise en réseau de différents acteurs dans le processus allant de l’idée à la réalisation du projet innovant au niveau d’un territoire, d’où le thème de cette édition « Dynamique territoriale et innovation ». Abderrahmane Benariba, conseiller et directeur du développement de projets internationaux, auprès de l’Alliance centre mondial d’excellence du Saje (Service d’aide aux jeunes entreprises), à Montréal, a insisté sur l’investissement dans le capital humain. Il a déploré le cas du cyberparc de Sidi Abdellah où « on a mis le paquet dans l’infrastructure et on n’a pas assez investi dans la ressource humaine ». Pour sa part, le Pr Abdelkader Djeflat, enseignant d’économie à l’université de Lille (France), a déploré que les choses n’évoluent pas rapidement en matière de mise en place des mécanismes pour l’innovation, notamment. Pour cet expert, « un ensemble d’institutions existe mais les liens entre elles sont faibles ». Pour M. Djeflat, l’autre obstacle constaté est la petite taille de la grande majorité des entreprises algériennes. Celles-ci ne peuvent donc supporter les coûts de l’innovation. A cela s’ajoutent la marge exiguë de la liberté des collectivités locales et leur manque de moyens. L’innovation s’avère donc la raison d’être d’une entreprise. A tel point que Franck Nouyrigat, cofondateur de Start Up Week-End, a soutenu que « 69% des grandes entreprises connues de par le monde n’existeront plus d’ici à 2029 », en citant le cas de l’ex-multinationale Kodak qui, faute d’innovation, a disparu. Hafid Aourag, DG de la recherche scientifique et du développement technologique (RSDT), a invité les entreprises qui ont de l’expérience à accompagner le partenariat entre les universités, le consortium composé des organismes d’aide à la création d’entreprises, comme l’Ansej, l’Andi et la Cnac et les porteurs de projets. Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, Amara Benyounès, a appelé les jeunes à créer leurs propres entreprises en rappelant que le nombre d’entreprises algériennes reste insuffisant. « Un séminaire régional sur l’investissement, de 3 ou 4 jours, sera organisé avec les commerçants et d’éventuels investisseurs pour les ramener à l’industrie », a-t-il annoncé. Il a signalé que 49 parcs industriels sont en cours de réalisation à travers le pays pour une superficie supplémentaire de 15.000 ha. L’Algérie participe cette année à la semaine de l’entreprenariat (18-24 novembre), avec un objectif de 1.000 activités et 250 partenaires dans 40 wilayas du pays permettant de sélectionner les 92 lauréats au concours Start Up Challenge organisée avec la collaboration de Napeo. Les deux premiers lauréats bénéficieront d’une formation gratuite d’une année alors que les trois seconds recevront 250.000 DA chacun.
Fella Midjek
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