Les gars de Mauves offrent un deuxième album comme il ne s’en fait pas assez au Québec. Une pop accessible, originale et audacieuse.
Sur Le faux du soir, le quatuor se laisse aller complètement. Envolées psychédéliques soutenues par des synthétiseurs, jams fuzzy qui s’étirent, délicates balades au piano, pas de concession sur cet opus. L’ambiance nocturne créée par Mauves fait par moment clin d’œil aux Beach Boys, à Harmonium et au krautrock. Certaines transitions sont à couper le souffle, comme sur Ruelles et Citron-limes (pièce maîtresse de l’album?). On passe vraiment du coq à l’âne et ça coule bien. La fluidité de l’album est telle qu’une fois l’EP terminé, on n’a pas vu le temps passer.
Le son sera peut-être trop léché pour certains, mais ne vous inquiétez pas, on est à des années lumières d’une pop over-produite et clichée à la Marie-Mai.
Par moments sur l’album, une certaine atmosphère crépusculaire et hivernale s’installe. Ça pourrait faire penser au son from Montreal, à la Karkwa (les envolées et le son des claviers) et Patrick Watson (le piano et les voix). Bref, un objet hétéroclite mais si fluide qu’il forme un tout cohérent qui s’écoute étonnamment bien. La réalisation de Benoît «Shampouing» Villeneuve et de Mauves y est certainement pour quelque chose. Tout comme la vidéo du premier extrait Montréal, la musique de Mauves évoque une foule de belles et surprenantes images. À écouter à moitié endormi ou à peine réveillé.
Disponible via Abuzive Musik et en show le 25 novembre prochain au Verre bouteille.