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La suite des aventures de Diskromion

Par Pandora

Vous aviez fait la connaissance de Diskromion il y a quelques temps dans "Le sort d'une bataille", voici la suite de ses aventures:

La suite des aventures de Diskromion

  

La nuit où j'ai volé sur le dos du dragon une grande écaille dorsale, la lune était claire et sa carapace brillait de mille feux d'argent... mais je devrais peut-être reprendre cette histoire par son commencement !
Mon maitre le grand archimage Balthus m'avait confié cette mission après ce que l'on appelait désormais dans tout le royaume "la grande orgie d'Arikion". Ce qui devait être un effroyable bain de sang entre les morts vivants et les guerriers humains s'était transformé en corps à corps enfiévrés auxquels seule la survenue d'un violent orage avait pu mettre fin. Les trombes d'eau s'étaient abattues par paquets en séparant les couples improbables dont chaque membre très surpris était reparti penaud dans son camp, les morts vivants d'un côté et les guerriers humains de l'autre. Pas de bataille, pas de sang... mais pas de vainqueur ni de vaincu (On raconte cependant qu'il y aurait eu quelques bébés nés de ces ébats, mais ces rumeurs émanent de magazines à scandale dont j'ai appris à me méfier).
Le roi Bastiléus avait donc été très fâché par cet incident qui ternissait singulièrement l'image de ses armées et il en tenait mon maitre pour personnellement responsable. Maitre qui m'en tenait lui même pour responsable moi, Diskromion, simple apprenti archimage. (C'est toujours sur le petit personnel que tout retombe !)
Il me donnait depuis corvée sur corvée et mission sur mission, toutes plus dangereuses les unes que les autres. Il m'envoyait chercher des pistils d'oulpimure dans les marais maudits en oubliant de me préciser que la plante était carnivore et mesurait près de 20 coudées de haut ou chercher des dents de noctules sans me préciser que la bête en question en avait plus de 500 en réserve et qu'elle était particulièrement peu coopérative. Bref, désormais, quand Balthus me faisait chercher, je rangeais mes affaires et laissais une lettre à l'attention de mes parents pour le cas où je ne reviendrais pas.
Cette dernière mission, je le pressentais, était d'une importance capitale puisque l'horrible nécromancien Malparus se sentait lui aussi humilié par le comportement de ses morts vivants et que les espions du royaume laissaient entendre qu'une nouvelle attaque était à craindre. Mon maitre avait à cœur de se racheter et il voulait faire une surprise au Roi en lui confectionnant une armure magique qui le rendrait pratiquement invulnérable. Il avait besoin pour cela de différents ingrédients pour lesquels il avait téléporté ses apprentis aux quatre coins du royaume, mais il en restait un dernier, unique et précieux, sans lequel l'armure ne pouvait être créée : une écaille de dragon.
« Diskromion tu m'as prouvé lors de tes dernières missions combien tu étais valeureux et je ne te mentirai pas : celle que je veux te confier est très périlleuse et il y a de gros risques que tu n'en reviennes pas (c'est d'ailleurs la deuxième raison pour laquelle je te la confie). J'ai besoin d'une écaille de dragon pour finir l'armure magique mais cette écaille ne peut provenir que d'un seul dragon : Eliott le Dragon (ne souriez pas, dans mon univers de fantasy ce n'est absolument pas un gentil héros comme chez vous, mais celui dont on raconte la terrible histoire pour calmer les enfants qui ne sont pas sages !). Tu vas donc partir pour l'Ile de Ernéun où il vit depuis qu'un méchant rhume lui a fait brûler son précédent domicile »
Et avant que je n'aie eu le temps de dire le moindre mot, il lève sa baguette et me téléporte (alors qu'il est pourtant bien précisé dans notre contrat d'apprentissage que nous pouvons refuser ce type de mission).
Il me fallait rapidement trouver un plan si je ne voulais pas servir de brochette apéritive à Eliott ce qui ne manquerait pas d'arriver quand il se réveillerait dans quelques heures et m'apercevrait. Il dormait, comme tous les dragons, sur le point culminant de l'ile et j'apercevais son reflet brillant et imposant par cette nuit de pleine lune. Je gravissais la colline en faisant le moins de bruit possible et en essayant de réfléchir à la façon de me tirer de ce mauvais pas quand je me souvins de l'incident du rhume d'Eliott. Avoir un rhume en cette période ne pouvait être dû qu'à la krastilune, un insecte volant qui vit pendant seulement quelques semaines à cette période mais cause beaucoup d'allergies. Hors outre le krastirhume (excusez-moi pour les termes techniques mais c'est le nom médical) elle provoque des desquamations de la peau, donc des écailles. Je n'avais donc plus qu'à me faufiler sans me faire entendre jusqu'au nid du dragon, repérer une plaque d'écaille en train de se décoller et en prélever une... Et ce qui est dit fut fait.
Voilà comment je me suis racheté auprès de mon maitre et que je suis devenu le héros de la Tour magique de l'Ile de Farnean. Il va sans dire que depuis cette aventure, je n'ai plus jamais écrasé un seul krastilune de ma longue existence !

  
   [Texte avec incipit écrit pour les impromptus, 
      image de dragon venant du superbe site claire.feerik.com/]


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