Cameroun - Ebolowa: Un journaliste menacé de mort par un commissaire :: Cameroon

Guy Roger Mvondo, correspondant régional du quotidien Mutations menacé d’élimination physique ce lundi 18 novembre 2013 par le commissaire principal, Jean Paul Siakeu au départ d’une descente du préfet de la Mvila pour l’installation des élus locaux à Mvangan.

Jean Paul Siakeu, le commissaire spécial de la Mvila, menace de tirer sur le correspondant régional du quotidien Mutations pour le sud, Guy Roger Mvondo qui est en même temps président de l’Association des professionnels des médias du Sud (Apms). Le commissaire de police principal reproche au journaliste d’avoir écrit des articles compromettants contre lui et certains de ses amis. Depuis lors, il était donc dans le viseur de cet homme en tenue. Ce lundi, 18 novembre 2013, aux environs de 5h20, l’homme en tenue a signifié au reporter de Mutations son intention de lui faire la peau, au cas où il continuerait à s’approcher de lui.
La scène se déroule au carrefour An 2000, entre la station service Oilybia et la pharmacie de la Mvila, en présence du préfet, Victor Marcel Ngangué, du commandant de compagnie (Cocom) de gendarmerie de la Mvila, Pierre Diderot Bika, du commissaire Jules Bedzigui de la Dgre, et du correspondant régional du groupe l’Anecdote, Francis Evina. Selon Guy Roger Mvondo, « nous étions sur le point d’accompagner le préfet à Mvangan, où il devrait procéder à l’installation du maire Thomas Minsili Eba et ses adjoints vers 10h. J’avais juste besoin d’une place dans un véhicule. En pareille circonstance, nous avons l’habitude d’emprunter même les wagons arrière des véhicules pick-up qui constituent la suite de l’autorité administrative. J’ai sollicité la voiture du Cocom qui m’a envoyé chez le commissaire spécial. Lequel m’a renvoyé au diable ».
Le journaliste n’a même pas eu le temps de relayer la nouvelle au Cocom, que ce dernier descendu en catastrophe de son véhicule, est monté sur ses ergots pour l’intimider. « J’ai dit que je ne prends pas ce monsieur dans mon véhicule et je l’assume. Il a écrit que j’avais tabassé un journaliste, que je menace de tirer sur les citoyens… Monsieur le préfet, il vaut mieux écarter ce type de nos affaires. Car, il est capable de pondre un article de deux pages sur une simple causerie entre deux responsables. Il a écrit contre mon ami directeur de l’hôpital régional, affirmant qu’il était un écervelé. Comme il a dit que je veux tirer sur les gens, il sera le premier sur qui je vais tirer dans cette ville, s’il continue de s’approcher de moi. Je lui rappelle que son article m’a valu l’étoile de commissaire principal. Je devrais plutôt le remercier, seulement ma promotion n’était pas son intention quand il écrivait cet article», a formellement averti Jean Paul Siakeu.
De toute évidence, Jean Paul Siakeu en a particulièrement après les journalistes exerçant dans la capitale régionale du Sud. Après avoir bagarré avec le directeur de publication (Dp), du Diplomate, Anathole Ongbwa, en présence de l’ex-Minhdu Clobert Tchatat, du gouverneur Jules Marcellin Ndjaga et son état-major, le tout puissant commissaire de police s’est amusé à interpeller dans la même période, le journaliste Philippe Lambert Doumba en plein exercice de ses fonctions, sans motif. « La plupart de ces frasques ont été relayées par des confrères. », rassure Guy Roger Mvondo. Lequel croit dur comme fer qu’il s’agit d’une confusion. Toutefois, la réaction de ce commissaire zélé est un avertissement fort pour les journalistes évoluant dans la région du Sud, qui doivent se mettre sur leurs gardes. Car, comme le dit l’adage, « l’ennemi ne dort jamais ».