Carnet : de l'écriture comme un vieux tramway
Publié le 19 novembre 2013 par Christian Cottet-Emard
Faire de l’écriture son activité principale, c’est se confronter aux faux départs, aux projets qui avortent, aux échecs répétitifs, à la condescendance, aux rendez-vous manqués, aux invitations reportées ou annulées, aux fausses joies, aux espoirs déçus, toutes choses qui n’ont pas la moindre importance car elles relèvent de la représentation sociale alors que le seul et unique but, la seule et unique satisfaction, c’est d’avoir accouché du texte après s’être dit « je n’y arriverai jamais » et avoir fini par y arriver, au texte, à ce texte-là, qu’il soit publié ou non, lu ou non, aimé ou non. Juste le texte, rien que le texte, celui qu’on portait. Une fois qu’on s’est mis cela dans la tête, on peut continuer, on peut y aller, tout droit, tout seul, jusqu’à la fin.
© Éditions Orage-Lagune-Express et Christian Cottet-Emard, 2013.