Le premier Livre relatait la rencontre improbable entre deux êtres diamétralement opposés : Julius Publius Vendex, Général sanguinaire et ambitieux de l’Empire romain, et un prisonnier juif prêchant le pardon et la non-violence, appelé à devenir le nouveau Messie. Découpé en deux tomes, ce second Livre fait suite à l’évasion collective des esclaves des terribles mines de soufre de Siddim et narre la quête initiatique du soi-disant Messie et de ses disciples vers l’Orient. Après avoir traversé des territoires arides et découvert toute la beauté de la cité de Babylone, la longue marche de Sar Ha Sarim, le Prince des Princes, à la recherche du Troisième Testament se poursuit à travers une jungle luxuriante.
L’évolution psychologique des protagonistes au fil des pages est à nouveau au cœur même du récit, comme en témoigne la prise de conscience progressive de ce romain qui épouse lentement la cause d’un peuple qu’il contribua pourtant à oppresser. Face aux nombreux obstacles et à la menace des « fils des ténèbres » qui plane sur eux, les membres du groupe commencent en effet à douter de leur foi envers ce Messie qui pourrait finalement bien être un imposteur. Ce tome est également marqué par les révélations de Levy, qui apportent un nouvel éclairage sur les mystérieux chevaliers masqués qui les traquent et sur cette touche de fantastique libérée par le sénateur Modius lors du volet précédent. De plus, le revirement de situation en fin d’album promet un troisième Livre particulièrement intéressant et me donne envie de découvrir la suite des aventures du prophète Julius de Samarie au plus vite.
Si cette saga mêle habilement ésotérisme, aventure, histoire, fantastique, péplum et même une pointe d’humour, elle propose surtout des personnages héroïques finalement plus humains que prévu. Il faut également souligner l’excellent travail de Thimothée Montaigne, qui a pris la relève de Robin Recht après le premier Livre. Après avoir participé au « Cinquième évangile », le talentueux dessinateur s’attaque donc à cette quête du Troisième Testament. Tout comme son prédécesseur, il parvient à s’imprégner de l’ambiance mise en place par Alex Alice dans le précédent cycle et propose un travail en tout point remarquable. Après avoir proposé des planches babyloniennes de toute beauté, il continue de restituer avec brio les décors et l’atmosphère de l’époque, tout en livrant quelques scènes impressionnantes lors du combat face aux ténèbres.
Vivement les deux derniers tomes de cette excellente saga !
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