Homeland // Saison 3. Episode 8. A Red Wheelbarrow.
Je dois avouer que je suis toujours aussi surpris par la manière dont cette saison 3 de Homeland parvient à délivrer quelque chose d’efficace aussi bien du point de vue de ses
personnages que du point de vue des intrigues. La série prend également des risques. Plus tôt dans la saison, on nous a introduit le fait que Carrie est enceinte. Certains d’entre vous pensait
qu’il ne s’agissait que d’une envie de la part de Carrie qui s’était transformé en fausse réalité à ses yeux. Mais elle est pourtant bien enceinte. Je dois avouer que cette intrigue est un vrai
risque pour la série, notamment car l’on ne sait pas comment cela peut évoluer. La série cherche donc à faire quelque chose de complexe avec cette histoire. Je savais pertinemment qu’elle était
réellement enceinte au fond de moi, notamment car Homeland est une série très terre à terre et qu’elle n’a jamais été chercher dans le psychédélique. Cependant, je dois avouer
que je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Carrie doit se reposer mais elle ne va pas le faire, Carrie doit attendre mais va quand même sur le terrain au risque de mettre en péril une
mission (tout simplement pour exonéré Brody de tout soupçon et pouvoir pouponner par la suite).
Je me demande si Carrie pourra aller au bout de sa grossesse. Notamment car le comportement auto-destructeur de Carrie semble aller dans le sens contraire. Elle adore son boulot et avec Carrie
sur le terrain, prête à tout, on retrouve la Carrie de Beyrouth du début de la saison 2. C’était d’ailleurs assez drôle de la voir surexcitée, ne pouvant pas rester là sans rien faire. Le but de
Carrie cette saison est simple : laver le nom de Brody de cette terrible accusation d’attentat à Langley. C’était une bonne idée à la base mais la série ne semble pas chercher réellement à mettre
Carrie en danger. Le personnage fait un peu ce qu’il veut, se retrouve à se faire tirer à l’épaule, mais voilà, j’ai envie de me dire que Homeland peut faire encore plus fort. Il
faudra certainement attendre le prochain épisode. L’épisode nous offre tout de même deux temps. La première partie était très calme et plus l’épisode avance, plus l’état de Carrie fait évoluer le
rythme de l’épisode. On a l’impression que c’est sa bipolarité qui gère le ton de l’épisode. C’est d’ailleurs très bien mis en scène, notamment le parallèle entre l’échographie et la scène dans
l’ambulance à la fin. On a d’un côté une scène calme et pure et de l’autre une scène nerveuse et sombre.
Cet épisode parvient également à soulever tout un tas de questions. Le cheminement que l’épisode suit autour du voyage de Saul (l’annonce à sa femme qu’il doit partir quelques jours, le départ de
Saul, son silence radio vis-à-vis de la mission que Javardi mène avec Carrie et Quinn, etc.) est particulièrement passionnant. En tout cas, j’ai eu pile poil ce que je suis venu chercher et même
plus encore. Car en plus de soulever tout un tas de questions, l’épisode ne répond à presque rien. Mais ce sont des réponses que j’ai hâte de découvrir par la suite. Saul commence alors à devenir
encore plus intéressant qu’il ne pouvait l’être encore au début de la saison. Notamment car l’on ne parle plus de sa relation avec Carrie ou encore de ce que ces deux là ont pu faire pour coincer
Javardi mais plutôt le fait que Saul semble être sur une sorte de ligne directrice qu’il est difficile de lire pour le moment. La grossesse de Carrie pendant ce temps n’est pas forcément ce qu’il
y a de plus fascinant mais disons que cela permet aussi d’ajouter une nouvelle dynamique.
L’épisode nous plonge également dans la vie compliquée de Fara. Cette dernière ne semble pas vraiment faire les bons choix pour ce qui est de sa famille. En effet, elle a aidé la CIA alors que
son père ne voulait pas qu’elle fasse ce genre de chose. Mais si Fara l’a fait c’est uniquement pour venir en aide à son père. La dimension familiale est très importante cette année dans
Homeland. Que cela soit le mariage de Mira et Saul, le bébé de Carrie, la relation entre les membres de la famille Brody maintenant que Nicholas n’est plus dans les parages, etc.
La dimension familiale se ressent de partout et cela permet aussi de voir Homeland différemment. J’aimerais bien que l’on cherche à aller encore plus loin de ce point de vue là.
Par ailleurs, j’ai l’impression que cette saison William Sadler est devenu un vrai instructeur en série. Il est de partout (ou alors c’est moi qui voit des mirages).
Note : 8.5/10. En bref, un très bon épisode de Homeland qui joue avec diverses dimensions des personnages et des intrigues.