{Théâtre} Ring au théâtre du Petit St Martin

Audrey Dana et Sami Bouajila, entre étreintes et uppercuts, pulvérisent avec une énergie euphorisante nos certitudes sur le couple. RING, c’est un terrain de jeu pour le couple. Pas question de tempérer ses efforts. Parents, amants, étrangers, maris et femmes, Adam et Eve, divorcés, veufs, tous se débattent avec leurs instincts, leurs idéaux, leurs réflexes d’enfants. Les clichés sautent, les étiquettes se décollent, pour questionner en profondeur le sens ou non-sens de la relation à 2. Le rythme de la pièce est aussi dense que la course dans laquelle la vie active nous plonge, oscillant nerveusement entre rire et drame : d’une étincelle se propage un feu, d’un malentendu éclate une guerre, malgré les efforts surhumains de chacun pour coexister avec l’autre sexe.

Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas mis les pieds dans un théâtre Parisien et cela m’avait manqué.
Lorsque j’ai entendu parlé de cette pièce, Ring, et surtout lorsque j’ai vu l’affiche, je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre… L’affiche me faisait penser à un spectacle de danse plutôt qu’à une pièce de théâtre. Et puis ce titre…Ring… comme ring de boxe ? bague en anglais ?
La réponse à mes questions s’avère être un petit mélange de tout cela… Le ring, c’est la scène, une scène minimaliste mais très bien pensée, avec des effets de sons et de lumières qui offrent une certaine interactivité à la pièce et où évoluent les deux comédiens. C’est l’espace dans lequel ils se cherchent, se heurtent, s’embrassent, se touchent, s’enlacent, se parlent et dansent. Ring, c’est ce lien qui unit deux êtres pour une heure, un mois, un an, une vie…
La pièce est portée par deux fabuleux acteurs. Audrey Dana tout particulièrement y est époustouflante. Elle est absolument parfaite dans le rôle de la jeune qui a tout pour être heureuse mais qui pourtant rêve d’une autre vie à en frôler la folie et hilarante en jeune femme un peu coincée qui une fois complètement saoule se déchaîne.
Les deux acteurs jouent constamment avec le peu de décor présent. Le banc devient baignoire, le lit est le lieu de toutes les tendresses, de toutes les confidences, de tous les non dits. Les acteurs jouent de leurs corps avec une énergie communicative.
Dans une succession de 18 petites scènes où s’entremêlent humour, émotion et fins dialogues, la pièce nous parle de ce thème oh combien universel qu’est le couple. Le couple sous toutes ces facettes. Celui de la rencontre, de l’union, de la dispute, de la routine, de la séparation, de la parentalité, de la jalousie… Le couple est multiple, il se réinvente à chaque rencontre, à chaque histoire comme dans la vie. Le spectateur saura d’ailleurs se reconnaitre dans l’une ou plusieurs des situations. Certaines phrases font plus écho que d’autres… Chacun y reconnait un peu de sa propre histoire. Les souvenirs des vies passées remontent à la surface, le bonheur de vivre le moment présent également. Au fond, n’y a t-il pas plus grand défi que de réussir sa vie de couple ? A une époque où l’on se quitte comme on zappe, où l’infidélité fait recette, où réussir à concilier vie professionnelle, vie de famille et vie amoureuse est digne de la traversée de l’Atlantique à la nage…

A voir, absolument.

Une pièce de Léonore Confino
Mise en scène Catherine Schaub
Avec Audrey Dana, Sami Bouajila.

Du mardi au vendredi à 21h, le samedi à 16h et 21h.
https://www.facebook.com/theatrepetitsaintmartin