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La prématurité...

Publié le 18 novembre 2013 par Mamantoutecroche
La prématurité...J'aime les enfants, profondément. Je m'attache à eux en deux secondes, même ceux qui sont encore aux chaud dans la bédaine de leur maman. Je les attends alors avec impatience, pressée de les tenir dans mes bras. Pressée, mais pas trop, car puisque je les aime, je les veux en santé.
Le dernier bébé que j'ai attendu, c'est mon neveu.  Et il ne s'est pas fait attendre longtemps! À 32 semaines de grossesse, il s'est fait extirper illico presto de l'antre maternelle, après avoir semblé en mesure d'y rester encore un moment, re-après avoir semblé sur le point de sortir...
Bref, on s'est inquiété, on s'est rassuré et le temps d'un coup de fil et d'une césarienne d'urgence décidé lors d'un examen ''de routine'' il était arrivé. Trop tôt, trop petit, trop fragile, trop vulnérable... Trop tout ce qu'on ne souhaite pas à un enfant qu'on aime déjà, avant même sa naissance.  C'est là que j'ai compris à quel point devenir parent d'un prématuré est... difficile? Terrible? ...
Terrifiant, voila. C'est le mot pour décrire une telle situation je crois.
Je n'étais ''que la matante'' et pourtant, quelle expérience...
Peut être que si on y avait été préparé ça aurait été différent.  Chaque histoire est différente.  Et est ce qu'on peut vraiment se préparer à affronter une telle épreuve de toute façon? Psychologiquement je veux dire...
On peut préparer la naissance, les soins, les jours à venir si on sait, mais se préparer mentalement à vivre une inquiétude aussi vive, omniprésente, envahissante que celle ressentie quand la vie d'un enfant est menacée? Je ne pense pas.  En plus de ''gérer'' tout ce qui est paradoxale entre la joie de la naissance et la crainte de la mort, paradoxe qui rend encore plus troublant la naissance d'un être autour duquel la mort plane...
On attend une naissance avec bonheur, on s'y prépare avec joie, à la rigueur, si on est très réalistes et terre à terre, on pense aux imprévus potentiels possibles, mais penser à TOUT les imprévus qu'implique une naissance prématuré ou qui tourne mal, c'est impossible. Juste impossible.
Je me trouve pathétique quand je réalise qu'il m'a fallut vivre une situation pour en comprendre la teneur (l'horreur dans ce cas ci) mais il m'a fallut avoir un neveu prématuré pour comprendre à quel point cette situation, même lorsqu'elle finit bien, est éprouvante

La prématurité...

Éliot Tout croche à 3 mois

Car dans notre cas, ça s'est bien fini. Eliot Tout croche à maintenant 3 mois et demi et semble tout ce qu'il y a de plus en santé.  Mais bon, pour ma part, je m'inquiète toujours un peu, comme je m'inquiète au fond des enfants que je connais, même de loin, et qui ont des ennuis de santé.  
C'est une inquiétude justifiée donc je ne la trouve pas malsaine, c'est un peu... une forme d'empathie inquiète? Le genre de sentiment qui fait dire des choses telles que ''courage, je pense à vous'' ou ''ça va aller, je vous embrasse''...  En espérant très fort, comme un enfant innocent, qu'en désirant très fort quelque chose, on peut le provoquer, ou qu'en pensant très fort à quelqu'un, on peut le soutenir à distance...  Parce que même si on est sceptique de nature, quand la seule chose positive qu'on peut faire c'est penser positif, on le fait... Parce que c'est mieux que penser négatif et que c'est la seule chose qu'on peut faire au fond pour ne pas avoir à ressentir trop fort notre impuissance.
J'ai d'ailleurs pleins de pensées aujourd'hui pour un petit homme qui se fait opérer aux yeux et, évidemment, pour tous ses proches. xxx


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