Cameroun - Enclavement à Yaoundé VI: Les populations de Mimboman Chapelle abandonnées à elles-mêmes :: Cameroon

Situé à quelques kilomètres du centre ville, ce quartier est presque coupé du reste de la capitale à cause de la qualité de l’axe routier qui le dessert. Le problème de route est un casse-tête chinois dans la cité aux sept collines. L’extension de la capitale conduite par une urbanisation sauvage et incontrôlée, est à l’origine des déboires que connaissent les Yaoundéens en ce moment.

Des coins entiers du siège des institutions de la République sont aujourd’hui devenus inaccessibles, parce que les voies de communication n’existent pas.
C’est le cas de la zone urbaine dénommée Mimboman Chapelle qui broie du noir à l’heure actuelle. Depuis de longues années, ce quartier est ignoré par tous les programmes d’aménagement des routes. Les camerounais qui y ont élu domicile ont déjà usé de tous les moyens pour se faire entendre. On se souvient qu’en 2007, les populations de ce quartier, sous la houlette d’un natif de Yaoundé ont organisé des mouvements d’humeur. Des démarches ont même été entreprises auprès des autorités de la ville, pour que l’axe routier Mimboman-Nkoabang via le lieu-dit Chapelle soit bitumé. Jusqu’à ce jour, cette route n’accueille que des couches de latérite en lieu et place du goudron. Sur cet axe qui s’étend du FEICOM à la troisième chapelle, on ne rencontre que des nids de poules et des lacs qualifiés comme des lacs de totems. Actuellement, le tronçon le plus dégradé est celui qui va du carrefour Rossignol au lieu-dit Paysan Bar.
Un énorme cratère a complètement divisé la route en deux. On se retrouve avec une voie à trois rigoles au lieu de deux. A ce tableau, il faut ajouter le mauvais état du réseau CDE. La chaussée est tout le temps, boueuse et glissante en raison des tuyaux d’eau éventrés. Les multiples séances d’investissement organisées par les jeunes de Mimboman Chapelle ont montré leurs limites. Les chauffeurs qui osent s’aventurer sur cette piste cacaoyère s’embourbent sans cesse. Il faut très vite faire quelque chose pour remédier à cette triste situation. Mais personne n’essaye de se déployer. Au bord de cet axe routier moyenâgeux, le directeur de la MAGZI et le directeur de la coopération de l’OAPI ont construit des duplex. On peut également citer les conseillers municipaux Etienne Moutombi et madame Biba. Ces deux membres du conseil municipal de la Commune de Yaoundé VI, sont souvent interpellés par les populations. A chaque fois, ils renvoient la balle dans le camp de madame Régine Amougou Noma. Elle, à son tour, pointe Gilbert Tsimi Evouna du doigt. Le délégué du gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Yaoundé, a déjà été aperçu plusieurs fois sur le terrain. Une autre chose qu’il faut souligner, c’est qu’un certain Mbarga a tenu les commandes de la Commune de Yaoundé VI. Même lui, n’a pas pu essuyer les larmes des habitants de Mimboman Chapelle en sa qualité d’autochtone. Rappelons qu’il était Mvog Manga et habitait la Cité des Manguiers.
A cause de l’état de dégradation de la route, les populations ont du mal à se déplacer. Les transporteurs en profitent pour étrangler leurs clients. Les tarifs de transport changent tout le temps, et il faut attendre des heures et des heures pour se faire transporter par une voiture. A défaut de cela, on se voit obligé d’emprunter une moto. Les chutes sont fréquentes parce que les conducteurs des engins à deux roues, ne maîtrisent pas les fondamentaux du code de la route. Les mototaximen sont passés maîtres dans l’art de circuler sur n’importe quel flan de la chaussée, d’effectuer des dépassements en plein rivage et surtout sur la droite. Résultats des courses, on assiste fréquemment à des accidents mortels. Si rien n’est fait dans les jours qui viennent, le semblant de route qui reste encore du côté de Mimboman Chapelle va totalement disparaître. Quand la route passe, le développement suit. La communauté Urbaine de Yaoundé, a intérêt à procéder au désenclavement de tous les quartiers de la capitale.