Mylène Farmer au Palais 12 du Heysel - Bruxelles, le 13 novembre 2013

Le billet de JPROCK:

Certaines icônes sont intouchables, Mylène Farmer en fait partie.
Chacun de ses spectacles qui pour beaucoup font office de véritables messes païennes vise à éblouir son public et à sublimer un répertoire incontournable.
Pourtant ce "Timeless Tour" me laisse quelque peu sur ma faim...
Récit d'une soirée de novembre, première étape d'un trio de concerts bruxellois programmés dans la nouvelle salle du Palais 12 du Heysel.

21h. 

Avec une demi heure de retard sur l'horaire prévu, retard dû à une incapacité évidente de l'organisation du Palais 12 à faire face à la foule qui s'agglutine aux portes de la salle, le show démarre, devant 18.000 fans chauffés à blanc, par une entrée en scène spectaculaire qui voit l'idole sortir d'un couloir spatio-temporel après nous avoir convié à un voyage sidéral de plusieurs minutes.
Comme toujours la star soigne son entrée et c'est parti pour deux heures de concert devant une salle bondée où se croisent dans une parfaite harmonie rockers, pseudo-gothiques, couples homos et hétéros , familles au grand complet et groupes d'amis venus pour faire la fête ,tant francophones que néerlandophones. On croise aussi pas mal de fans venus de l'étranger, Hollande, Allemagne et surtout des pays de l'Est.
Le show se déroule millimétré et règlé comme une horloge, à grand renfort d'écrans géants, de plateformes amovibles sur lesquelles se balade la star et/ou apparaissent ses musiciens. Le light show est lui aussi impressionnant et habille avec bonheur les célèbres chorégraphies de Mylène et ses danseurs.
Quant au son, même s'il est parfois trop puissant on doit reconnaître que le nouveau Palais 12 bénéficie d'un excellente acoustique.
Mais alors me direz vous, tout était parfait ! 

Presque dirons nous...
Même si Mylène reste spontanée lorsqu'elle part dans de grands éclats de rire au cours de son spectacle et remercie son public pour sa fidélité , la petite larme qu'elle verse alors qu'une camera la filme en gros plan pendant "Les Mots" semble peu crédible et surjouée. Même si on la sait sensible ...
Il semble évident que lors de chaque tournée Mylène Farmer offre à son public les codes qu'il attend et ne prend quasi plus de risques hormis dans la mise en scène de son show. Vocalement aussi, quelques petites approximations se font entendre surtout dans les aigus, mais dans l'ensemble on est quand même face à un tout bon spectacle même si celui ci n'est pas mon préféré et n'a pas surpassé en qualité, en surprise et en gigantisme ceux présentés en 2006 et 2009.

Un des meilleurs moments est sans conteste l'apparition de robots danseurs aux yeux rouges qui accompagnent la star dans un ballet surréaliste et improbable d'une précision diabolique.

 Et dans un registre plus émotionnel, les deux duos avec Gary Jules sur "Mad World" de Tears for Fears et "Les Mots"sont de très beaux instants.
On regrettera aussi le ôoté effacé des musiciens menés par l'inamovible et parfois agaçant Yvan Cassar qui font plus office d'accompagnateurs que d'acteurs sur cette tournée et le côté assez apathique d'un public qui devra attendre "Désenchantée", "Sans Contrefaçon" ou "XXL" avant de se lâcher.
Deux titres en rappel, "Inséparables" et "Rêver", une dernière phrase énoncée comme une prière, et dans un nuage de fumée l'icône disparaît comme dans un rêve.
Magique !
Bref même si tout n'était pas parfait, on retiendra de cette soirée le lien indéfectible qui unit Mylène Farmer à son public et le charisme indéniable qui en fait toujours à cinquante deux ans l'icône adulée et insaisissable de millions d'admirateurs.
Et rien que pour ça, on lui doit le respect.

Texte et photos : JPROCK
SETLIST:
Introduction
A force de...
Comme j'ai mal
C'est une belle journée
Monkey Me
Slipping away / Crier la vie
(duet with Moby on screen)
L'amour n'est rien
Oui mais... Non
Robot Interlude
Mad world
(Tears for Fears cover) (avec Gary Jules)
Les mots
(with Gary Jules)
Je te dis tout
Et pourtant...
Désenchantée
Bleu Noir
Diabolique mon ange
Sans contrefaçon
Je t'aime mélancolie
XXL
À l'ombre

Encore:
Inséparables
Rêver