Après les investissements en fibre optique, voiture connectée, et accès à Internet, les grands acteurs de la Silicon Valley trouvent un nouveau terrain de compétition stratégique autour de l’accès aux sources énergétiques. Face à la lenteur de la transition du parc énergétique et profitant d’une politique fiscale incitative du Gouvernement fédéral, ces géants s’improvisent fournisseurs et adoptent une stratégie de sécurisation de long terme. Alors que de nombreux rapports se multiplient pointant le coût environnemental dramatique des recherches en ligne et autres réseaux sociaux, les géants américains redoublent d’efforts pour renforcer leur responsabilité sociale et leur performance dans le domaine de l’énergie. Derniers en date, Facebook et Google ont annoncé cette semaine plusieurs investissements et joint-ventures renforçant leur présence aux Etats-Unis dans les centrales éoliennes et solaires.
Des investissements soutenus et diversifiés
Google a ainsi annoncé un nouvel investissement de plus de 80 millions d’euros en partenariat avec KKR pour ouvrir près de 6 nouvelles centrales d’énergie solaire. Ce projet mené conjointement dans l’Arizona et la Californie permettrait de fournir de l’électricité à plus de 17.000 foyers et porte la dotation totale de l’entreprise aux énergies vertes à plus d’un milliard de dollars depuis 2010. En complément de ces investissements directs, Google conforte son empreinte carbone en sécurisant des contrats de long terme avec plusieurs producteurs d’énergie solaire et éolienne. Faisant suite à une tendance également menée par Apple, Facebook a annoncé un partenariat avec un réseau de fermes éoliennes dans l’Iowa, de même Microsoft a sécurisé dernièrement un contrat de 20 ans avec une usine aux capacités similaires du Texas.
Une stratégie double
Cette accélération des investissements des grands groupes de haute technologie entraine leur mutation en grands conglomérats ayant un rôle croissant dans le secteur énergétique. Google avec sa filiale Google Energy est désormais un acteur qui compte puisqu’il a obtenu l’autorisation du gouvernement d’acheter et de vendre sur le marché primaire de l’électricité. Les zones ciblées sont principalement celles regroupant le plus de data centers et de campus afin de pourvoir directement des besoins en explosion sans altérer l’empreinte carbone de l’entreprise. Cet objectif guide la stratégie de développement et de partenariats énergétiques, Apple a ainsi récemment construit plusieurs complexes de panneaux solaires à proximité de ses data centers de Caroline du Nord et Reno. Face à l’explosion des terminaux domestiques et le montant de données stockées sur le cloud, les géants du web se doivent de devancer les pouvoirs publics et pourvoyeurs traditionnels d’énergie mais également montrer patte blanche auprès des utilisateurs de plus en plus concernés par la pollution générée par Internet. En effet ces acteurs tombent à présent sous le contrôle d’agences de notation à la manière des usages en pratique sur les marchés des dettes gouvernementales. GreenPeace par exemple publie régulièrement depuis quelques années une notation précise de la politique énergétique des leaders du secteur, ses derniers rapports notent une nette amélioration de la position d’Apple et de Facebook.