VIH: Comment l'infection peut mener au trouble cognitif – The Journal of Neuroscience

Publié le 18 novembre 2013 par Santelog @santelog

Selon ces chercheurs de l’Université du Minnesota, une protéine du VIH pourrait entraîner une déficience neurocognitive chez les patients infectés. Selon leurs travaux, présentés dans le Journal of Neuroscience en atteignant les cellules du cerveau, cette protéine du VIH modifie les connexions synaptiques entre les réseaux de cellules nerveuses et contribue à expliquer pourquoi près de la moitié des patients infectés par le virus du sida présentent une déficience neurocognitive, à différents niveaux.

Des modifications synaptiques qui ne semblent pas traduire une destruction des nerfs, explique le Pr Nicholas Hargus, auteur principal de l‘étude, mais correspondre à une réponse protectrice, résultant de l’action de l’action de la protéine Tat (transactivateur de la transcription) du VIH. Et chez certains patients, ce mécanisme de protection pourrait mal tourner.

Les troubles neurocognitifs associés au VIH sont une conséquence indirecte du VIH, car la maladie elle-même n’affecte pas les neurones. La protéine Tat a déjà été impliquée dans le développement de ces troubles cognitifs associés au VIH. Mais les chercheurs du Minnesota ont souhaité préciser le rôle de Tat dans le développement de ces troubles afin de pouvoir mieux les traiter. L’équipe a donc reproduit les effets de Tat chez un modèle de rat et évalué les modifications apportées aux protéines synaptiques. Ils constatent que l’exposition à Tat initie des changements dans les synapses excitatrices et inhibitrices. Le même effet est constaté sur des lignées de cellules du cerveau.

Pour faire face à cet effet pharmacologique de Tat, les chercheurs ont ensuite testé des médicaments pouvant inverser ces modifications synaptiques induites par Tat et concluent que Tat est une cible prometteuse pour le développement de nouveaux traitements capables d’améliorer la fonction cognitive chez ces patients. Les chercheurs travaillent actuellement à un processus d’évaluation de routine des effets de médicaments sur la fonction synaptique, pour évaluer différents candidats.

Source: The Journal of Neuroscience 6 November 2013 doi:10.1523/JNEUROSCI.1312-13.2013 Human Immunodeficiency Virus-1 Tat Protein Increases the Number of Inhibitory Synapses between Hippocampal Neurons in Culture