Quand des canards volent au secours des hommes

Publié le 17 novembre 2013 par Adoptez Une Ordure! @Adoptez1Ordure

Deux cas, deux approches différentes.

Villotran et ses palmipèdes ralentisseurs

Villotran, petite commune au sud de Beauvais, est traversée par la D114 et la vitesse des voitures est excessive. Malheureusement cette petite commune de 300 habitants n’a pas les moyens financiers de s’équiper de ralentisseurs, chicanes ou autres dos d’âne. Il faudrait budgéter 150000€. Aussi, après 2 ans de délibérations, le conseil municipal a décidé de revoir le plan de circulation dans le village , il a installé deux radars pédagogiques, des panneaux de priorité et pour ralentir la circulation automobile il a décidé de repeupler de 75 canards 3 des 5 mares du village à proximité de la route. Les deux autres mares seront réaménagées au printemps prochain. Coup de l’opération 15000€. L’idée peut sembler surprenante mais s’appuie sur des pratiques anciennes: il semblerait que l’automobiliste lève plus facilement le pied à la vue d’animaux qu’à la présence de ralentisseurs. Autre effet dissuasif, les canards étant la propriété de la municipalité, les poursuites judiciaires sont plus sévères. Encore faut-il interpeller les contrevenants!

Malgré le côté ludique pour les enfants de la commune, l’efficacité de la méthode reste à prouver– 15 canards ont déjà étés fauchés.Et le procédé est discutable, c’est ce que certaines associations indignées ont bien l’intention de dénoncer.

Des canards qui ne font pas que barboter.

C’est une pratique ancestrale chinoise remise au goût du jour par le japonais Takao Furuno en 1989. .

En effet en introduisant des canetons d’une espèce de canard, l’aigamo, croisée avec des canards sauvages quelques jours après les semis il peut pratiquer une agriculture respectueuse de l’environnement. La présence des canards est en effet très bénéfique à plusieurs titres.

En barbotant, les canetons brassent l’eau qu’ils oxygènent améliorant ainsi la croissance du riz.

Ils fertilisent les plants de leurs déjections.

Ils se nourrissent des insectes parasites et des mauvaises herbes.

Ils contribuent au rétablissement d’un écosystème qui permet aux poissons, disparus à cause des pesticides, de repeupler les rizières.

Le riz cultivé ainsi est plus résistant aux typhons et son rendement plus grand.

Ce qui surprend toujours, c’est que les canetons ne s’attaquent pas au riz: tout d’abord, les canards sont retirés des rizières lorsque le riz commence à monter en grains, mais les canetons ne s’attaquent pas au semis à cause de la silice qu’il contient.

Ainsi l’exploitant réussit à cultiver ses rizières en faisant l’économie des engrais et pesticides peu respectueux de l’environnement et de plus en plus cher. Il s’est économisé une partie du dur travail d’entretien dans les rizières et il s’est assuré des revenus complémentaires : en plus du riz bio de très bonne qualité, il peut revendre canards et poissons.La seule contrainte toutefois, c’est qu’il faut protéger les canetons des chiens et autres prédateurs par une cloture électrique;

Un mode de permaculture qui a convaincu bien d’autres pays et ce jusqu’au cœur de la Camargue.