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Chroniques d’automne : il fait un temps à lire des mangas !

Publié le 17 novembre 2013 par Paoru

Chroniques manga

Et revoici les chroniques du blog, avec les dernières lectures de l’équipe passées au crible depuis la fin septembre. Vous y retrouverez un point sur des titres populaires comme Blue Exorcist qui a dépassé les 10 volumes et Thermae Romae dont c’est (normalement) le dernier tome, mais surtout sur des séries qui tentent leur envol comme Green Blood, Chihayafuru, La Main Droite de Lucifer et Malicious Code. Enfin on finit par deux coups de cœur : Nobles Paysans, l’autobio déjantée de Hiromu Arakawa et La mélodie de Jenny, un trésor bien nommé de Tsukasa Hôjo !

Voilà pour le programme, en route et bonne lecture

;)

Success stories…

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Thermae Romae #VI de Mari Yamazaki chez Sakkapar Ramza

Suite et fin d’un manga qui aura fait parler de lui. Forcément, on se demandait tous comment ça allait pouvoir finir. Après 3 premiers tomes dotés une mécanique amusante mais un peu répétitive, la seconde partie de la série a proposé une histoire de fond qui a mêlé romance et drame historico-humain. Ces éléments ont pris le pas sur la thématique des bains, devenu simple véhicule de l’histoire. C’est d’ailleurs là qu’on reconnait la patte de Mari Yamazaki, qui finit toujours par se révéler dans la description des rapports humains, quelque soit la thématique. Son one-shot Pil en est une autre preuve.

Cette histoire s’achève de fort belle manière, avec quelques rebondissements inattendus, un dénouement qui se tient et des personnages à la hauteur de nos attentes, notamment l’héroïque Tetsuzô, le père de la belle Satsuki. En 6 tomes seulement, Thermae Romae a donc rempli son objectif : divertissement, romance, protagonistes de choix et voyage culturel sur le thème des bains. La mangaka peut s’estimer satisfaite de son œuvre. Mais on s’aperçoit, dans un témoignage bonus à la fin du tome, que cette fin est surtout un soulagement pour elle. Elle évoque même une popularité au revers cruel et brutal. Néanmoins, pour ne pas laisser de questions sans réponses et sans doute ravir son éditeur, elle a prévu quelques séquelles sur les personnages secondaires, qui ont débuté en octobre 2013 dans les pages du Comic Beam. Affaire toujours à suivre, finalement !

Blue Exorcist #11 de Kazue Kato chez Kazé – par Olivier

Blue-Exorcist-Tome-11
Que se passe-t-il dans le dernier tome de Blue Exorcist ? Pas grand chose en fait, car la tranche de vie étudiante prend ses quartiers, alors que la force de la série était plutôt de rentrer rapidement dans le vif du sujet. C’est d’autant plus frustrant que des événements majeurs ne demandent qu’à se produire. Beaucoup de révélations nous font languir : la nature cachée de Yukio, les dessous de Mephisto et ses frères, Satan… Il ne faudrait pas que l’auteure s’embourbe dans des obligations d’un shônen-fleuve.

Néanmoins,  Blue Exorcist peut toujours s’appuyer sur son univers riche et ses personnages bien travaillés, notamment Rin et Yukio. Chacun suit une quête identitaire et travaille pour devenir plus adulte mais ces deux frères, gémélité oblige, restent très liés et essentiels à la série. Pour en revenir à Yukio on l’a vu passer du statut de grand-frère quasi héroïque – dévoilant ses compétences d’exorciste et d’érudit devant un Rin novice – à celui  d’un personnage au fond du trou. Lorsque l’ado-démon capte l’intérêt dans l’arc de Kyoto, notre cher lunetteux est en proie aux doutes et amorce une quête personnelle très intéressante via sa rencontre avec Todo. Kazue Kato confie d’ailleurs que la frontière entre les frangins est longtemps restée floue pendant leur conception, à tel point que le héros de la série s’est d’abord appelé Yukio !

Blue Exorcist est sans conteste un shônen majeur des années à venir, mais Kazue Kato doit garder une qualité d’écriture constante et ne pas diluer ses points forts pour exploiter au mieux le potentiel de sa création.

Pendant ce temps, chez les nouveaux…

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La main droite de Lucifer #3 de Naoki Serizawa aux éditions Ki-oonpar Painfool

Les aventures de Yû Katsumi, maintenant en charge de la clinique Minatono, se poursuivent, pour notre plus grand bonheur. L’aspect médical de la série reste très marginal à mesure que la série avance, laissant la part belle à l’action. Si les ficelles scénaristiques utilisées sont assez grossières, la recette fonctionne cependant plutôt bien. Ce tome met en opposition la « méchante » organisation de « l’hydre » venue de l’étranger, sans foi ni loi, et le « gentil » clan de yakuza du Kôdangumi. De quoi donner du fil à retordre aux chasseurs de galinettes cendrées : quelle est la différence entre une bonne organisation criminelle et une mauvaise ?

Ce volume marque aussi l’arrivée d’un sidekick pour notre docteur, histoire de compléter la galerie de personnages secondaires. La fin de volume retourne tranquillement vers une histoire plus axée sur la vie de la clinique, en rupture avec les histoires de pègre qui se sont succédées depuis le début de la série. L’auteur de Saru Lock se donne même le luxe de finir le tome sur un cliffhanger médical complètement improbable. Toujours est-il que, personnellement, je suis curieux de voir comment Naoki Serizawa va réussir à le justifier… Espérons que la série ne lui glisse pas des mains !

Chihayafuru #5 de Yuki Suetsugu chez Pika Éditionpar Fabien

Chihayafuru #5
Nous avions laissé le club de karuta du lycée Mizusawa dans une situation assez problématique lors du précédent volume. Nous retrouvons désormais notre héroïne plus en forme que jamais dans la compétition individuelle destinée aux lycéens. Se tenant toujours dans le sanctuaire Ômi, cette dernière va permettre à Chihaya d’affronter Shinobu, la plus jeune Queen de toute l’histoire de la discipline. Bien que prévisible dans son dénouement, ce match est très intéressant à suivre tant il met le mental de notre héroïne et de son adversaire à rude épreuve.

Mais ce tome n’est pas seulement centré sur ces deux protagonistes puisque nous retrouvons les autres membres du club de Mizusawa, particulièrement Taichi, l’ami d’enfance de Chihaya. Se terminant sur une note beaucoup plus calme, ce volume ouvre des perspectives intéressantes pour la suite du récit, notamment avec la rivalité naissante entre Chihaya et Shinobu. Le dessin est une nouvelle fois de bonne qualité et le trait de Yuki Suetsugu semble donner le meilleur de lui-même dès qu’il s’agit d’exprimer les émotions des personnages principaux.

Toujours aussi concentré sur ces personnages et leur destins prenants, Chihayafuru est un titre visant vraiment tous les publics, aussi bien scénaristiquement que visuellement. On attend les prochains matchs avec impatience !

Malicious Code #3, de Masahiro Ikeno aux éditions Komikkupar Painfool

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Avec sa vision du manga très académique, Masahiro Ikeno continue de nous offrir un shônen d’une qualité impeccable. Malicious Code est toujours détonnant d’action, avec une montée en puissance grâce aux « extensions ». Discrètes dans les tomes précédents, elles offrent un peu plus de technicité aux affrontements. Hiiro le héros est le grand absent des deux premiers tiers du manga, ce qui permet à l’auteur de développer les personnages secondaires sans quitter le fil rouge de l’histoire.

Grâce à son pouvoir, c’est finalement Anna qui prend de l’ampleur. Si on regarde sa situation de « petite-amie-mais-pas-tout-à-fait » du personnage principal, ce n’est pas vraiment surprenant. De plus, on peut d’ores et déjà s’attendre à ce qu’elle soit la clé qui apportera son dénouement à la série. Cela est très symptomatique du seul reproche qu’on pourrait faire à Malicious Code : le classicisme de son traitement peine à surprendre le lecteur. Tout, jusqu’à la trame scénaristique, respecte les règles du genre. C’est à la fois une force et une faiblesse, puisque le résultat est de qualité, avec des combats immersifs, mais le scénario n’offre pas vraiment de surprise.

Il reste cependant encore à savoir comment Masahiro Ikeno va réussir à clore son scénario convenablement avec seulement un seul tome !

Green Blood #2 de Masasumi Kakizaki chez Ki-oonpar Fabien

Green Blood #2
Introduite en France depuis le mois de juillet, la dernière série en date de Masasumi KakizakiGreen Blood – continue d’écrire son histoire sur nos terres via Ki-oon et la publication de son second volume. Après un rapide tour de présentation des personnages, nous avons découvert dans le premier acte un univers et une ambiance, cruelle et sans pitié. Après une introduction de qualité et prometteuse, la suite de cette série prévue en 5 tomes est-elle à la hauteur de nos espérances ?

Notons tout d’abord l’entrée en scène d’un nouveau protagoniste : un autre tueur à gages, du nom de Ray. Il bouleverse les bases de la série, en faisant jeu égal avec notre ténébreux tueur et en bouleversant la main mise de sa bande sur le quartier de Five Points. Dans ce deuxième volume, aucune pause n’est permise, l’ennui n’a pas le temps de s’installer tant les événements s’enchaînent avec un rythme bien calibré. De l’action, du suspense et des révélations, voilà comment décrire ce deuxième opus.

Quant au dessin, il s’adapte parfaitement à l’univers de la série : à la fois sombre et précis, le trait de Masasumi Kakizaki ne faiblit pas un seul instant. Une constante dans toutes les œuvres du mangaka, d’ailleurs. Le premier volume de Green Blood n’était donc pas un heureux hasard, ce second volume confirme tout le bien qu’on peut en penser. Et dès qu’on a lu le cliffhanger final, c’est le 3e tome qu’on attend !

Coups de cœur, du rire aux larmes…

Nobles Paysans #1 de Hiromu Arakawa chez Kurokawapar Ramza

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En refermant ce tome, je me suis fait la réflexion suivante : voici le titre le plus drôle de l’année. Il y a quelques années on appréciait les petits délires de Full Metal Alchemist et depuis l’an passé on rigole de bon cœur des mésaventures de Yûgo dans Silver Spoon. Mais c’est la vie d’Hiromu Arakawa herself qui reste la plus désopilante, et de loin. Dans un récit totalement débridée, la mangaka nous raconte sa vie, ses 7 longues années de labeur avant qu’elle embrasse sa carrière de mangaka, puis les raisons qui l’ont poussé à écrire Silver Spoon… Et même les débats échevelés avec son éditrice pour publier l’ouvrage que nous avons dans les mains.

Durant 13 chapitres, elle enchaîne les anecdotes les plus loufoques, dont voici une liste loin d’être exhaustive : pourquoi les vaches sont les animaux les plus forts et gagnent les bastons de regards avec les chiens, la longue liste d’accidents normalement mortels de son père qui se porte comme un charme, la lutte contre les ours, les pilleurs très polis et le tamia de Sibérie ou, enfin, les saumons qui poussent dans les champs…Mais ça c’est teeeeellement évident, tout le monde le sait !

En se mettant en scène avec un tempérament souvent exalté elle défend aussi, haut et fort, les couleurs de l’agriculture en tirant à boulets rouges sur les clichés de la ferme et sur  le mépris de son pays natal pour ce secteur d’activité. Elle a bien envie de proclamer l’indépendance de sa région natale d’Hokkaïdo, qui se tape une bonne partie du sale boulot agricole pour ces ingrats de Japonais ! Cela dit les agriculteurs en prennent aussi pour leur grade, et sont parfois décrits comme des grands malades que l’on croirait venus d’une autre planète.

Sans jamais se prendre en sérieux la mangaka bovine se lâche complétement mais arrive ainsi à faire passer de nombreux messages et à dévoiler une étonnante personnalité. Même si l’objet peu paraître un un peu cher (9.10 euros pour 136 pages en 148*210) c’est un pur concentré d’humour qu’on ne peut que vous recommander… Franchement, qu’est-ce qu’on s’marre !

La mélodie de Jenny de Tsukasa Hôjo chez Ki-oon – par Olivier

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Tout d’abord je me confesse : je n’avais pas de mangas d’Hôjo chez moi avant celui-ci (note de Ramza, de toute l’équipe et surement des lecteurs : bouuuuuuuh ! Démission !). La faute à des tomes devenus difficilement trouvables ou à des éditions Deluxe trop onéreuses.

C’est donc une grande première pour moi lorsque j’ai ouvert La mélodie de Jenny et que j’ai découvert des planches à couper le souffle. Nous connaissons tous les traits du City Hunter via sa série animée, ultra-populaire, mais les dessins du mangaka sont infiniment plus riches et plus beaux.

La mélodie de Jenny est composé de 3 histoires à la qualité égale et centrées sur même thème : la Seconde Guerre Mondiale. Elle est traitée différemment à chaque fois, de la guerre chez les soldats aux conséquences directes et indirectes pour les civils, mais on conserve une constante : des hommes se font enlever leurs rêves injustement, emportés par un courant trop fort.

Voici des histoires crédibles, où le scénariste ne perd pas de temps à pointer du doigt des dirigeants politique (la guerre c’est sale, pas la peine d’y revenir), mais met plutôt en avant les bouleversements et les drames engendrés par ces temps de violence et de haine. A ceci s’ajoute une petite touche de nostalgie pour des récits qui s’avèrent très bien écrits : ni trop courts, ni trop longs. Ils plairont autant aux fans d’histoire qui veulent découvrir un autre visage de ce conflit, qu’à ceux qui aiment passer un bon moment de lecture sur un one shot, grâce à de belles mais tragiques histoires.

Voilà donc pour les lectures du moment. On se retrouve fin décembre pour retracer toute une année de lecture, car il y a de quoi dire sur 2013 ! En attendant lisez du manga, et venez nous en parler dans les commentaires ou sur les réseaux sociaux, on vous attend

:)


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