de Jacques Ferrandez
Bande dessinée - 130 pages
Editions Gallimard - avril 2013
Meursault vit dans l'Alger des années Sa mère décède. Il se rend à l'enterrement dans la province désertique. Plus tard, il aidera un ami à piéger sa maîtresse d'une odieuse manière. Avec cet ami et d'autres, un autre jour, en se promenant sur une plage, il est confronté à deux jeunes algériens qui en veulent à son ami. Quelques moments plus tard, Meursault assassinera l'un des deux. Le procès se profile, et il ne fait rien pour le remporter...
J'ai "échappé" à la classique lecture de "L'étranger" pendant tout mon cursus scolaire, mais l'année 2013 est l'occasion de le découvrir par l'intermédiaire de cette bande dessinée. Je ne m'attendais pas à cette histoire, si sombre, si fatale, si irrémédiable. Le contraste est accentué avec le graphisme qui fait la part belle aux couleurs éclatantes, à la lumière aveuglante de ce côté de la Méditerranée. On veut apprécier Meursault, mais très vite, son égoïsme transparaît dans ses relations avec son amie, puis il laisse place à l'incompréhension du lecteur lorsque notre personnage s'acoquine sans vergogne à cet ami douteux, haïssable, délibérément mauvais. Diable, qu'allait-il faire dans cette galère ? Pourquoi cette compromission ? Pourquoi ces gestes ? Pourquoi cette fuite en avant à la perte ? Le héros est insaisissable, incompréhensible, indéfendable. Parce que sa vie ne vaut rien pour lui et il en a conscience. Le non-sens de la Vie - parce que la mère est partie ?
Sans pouvoir comparer au roman illustre dont elle est tirée, cette bande dessinée réussit à donner vie à un personnage tragique.
L'avis de Jérôme - D'une berge à l'autre