Paris à tout Prix // De Reem Kherici. Avec Reem Kherici, Cécile Cassel et Shirley Bousquet.
Même si Paris à tout Prix est bourré de pathos et qu’il a ses longueurs, j’ai trouvé globalement ce film plutôt amusant et surtout dépaysant. Tentant de nous plonger au coeur du
Maroc sans pour autant nous assommer avec les traditions, le film parvient à déjouer les pièges et à nous délivrer une petite comédie sans prise de tête. Je pense que c’était le but principal,
celui de nous plonger dans un univers sans prise de tête avec des personnages du même acabit. Du coup, Reem Kherici se permet de faire des choses de façon intelligente. Malgré
quelques faiblesses du point de vue de sa réalisation, parfois un peu pauvre (trop statique) cela donne malgré tout une comédie très plaisante. Pour une première, je trouve que Reem
Kherici ne s’est pas mal débrouillée du tout, délivrant des dialogues frais et amusants sans pour autant tomber dans les clichés de la marocaine à Paris ou de la marocaine parisienne qui
revient au pays. Le mélange donne une comédie douce amère qui a le mérite d’être regardable du début à la fin.
Maya, d’origine marocaine, vit à Paris depuis 20 ans. C'est une it girl de la mode. En pleine ascension, elle s’apprête à décrocher son premier CDI de styliste dans la maison de haute couture
pour laquelle elle travaille. Mais un simple contrôle de police, où l’on découvre que son permis de séjour est périmé, la renvoie en moins de 24 heures directement au Maroc. Retour auprès de ce
pays et cette famille qu’elle voulait oublier. Choc des cultures, choc des préjugés, Maya va tout faire pour rentrer. Vraiment tout. Quand l'avenir d'une parisienne trendy devient la galère d’une
immigrée sans papier.
J’avais un peu peur de voir une comédie qui ne sache pas équilibrer les choses et finalement c’est tout l’inverse qui s’est passé. Je me suis donc surpris à trouver Paris à tout
Prix plutôt agréable du début jusqu’à la dernière minute. Il y a de l’inspiration un peu de tous les genres que cela soit les comédies américaines de mode (Le Diable s’habille en
Prada) avec les terribles faces à faces ou encore les comédies françaises pleine de générosité (mais pas celles que l’on peut trouver de saoulantes). Par ailleurs, je dois avouer que
l’on peut saluer la jeune Reem Kherici qui en plus d’être drôle est une jeune femme pleine de charme et d’enthousiasme. Au début, quand le film commençait je me demandais
vraiment ce que j’allais voir. Tout semblait me diriger vers une sorte d’ersatz de Tout ce qui Brille. Ce n’aurait pas été une mauvaise chose surtout que le casting est plutôt
fourni et convaincant (Stéphane Rousseau, Shirley Bousquet) du coup, je m’attendais vraiment à ce qu’il soit utilisé dans ce sens là. Mais pas du tout…
Au milieu, le film change de direction et nous envoie au Maroc. Si le fait qui va renvoyer notre héroïne dans son pays d’origine est assez facile, globalement cela fonctionne tout de suite une
fois qu’elle met les pieds au Maroc. Les choses changent, elle apprend à connaitre sa famille et puis à découvrir un environnement que finalement elle reniait sans connaître. C’était presque
touchant. Je n’ai pas lâché de larmes devant Paris à tout Prix mais cela aurait très bien pu se produire si le film avait voulu le faire. Une fois l’heure et demie terminée, on
se retrouve alors avec un film attachant et frais. On est loin des comédies françaises que l’on a l’habitude de voir qui ne savent jamais dans quel sens aller. Cela fait plaisir un peu de
nouveauté. Cela passe en grande partie au travers du casting mais aussi de cette histoire qui mine de rien, aurait très bien pu se dérouler en vrai (et je pense que cela a déjà pu se dérouler
dans un domaine différent).
Note : 6.5/10. En bref, une belle et bonne surprise que ce Paris à tout Prix.