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"du bling-bling au couac-couac"

Publié le 07 mai 2008 par Signes


François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, dresse un constat sévère de la première année du mandat de Nicolas Sarkozy qu'il qualifie de « président du gâchis » et de « Monsieur Plus pour les plus riches ».

A PARTIR d'aujourd'hui, le PS lance une grande campagne d'affichage et de tracts sur le bilan de Nicolas Sarkozy un an après son élection à la présidence de la République, le 6 mai 2007. François Hollande, premier secrétaire du PS, la présentera ce matin devant la presse. Pour lui, un an de Nicolas Sarkozy, c'est « un an de désillusion, un an de régression ».
Un an après l'élection de Nicolas Sarkozy, quel est son principal échec ?
Le thème même de sa campagne, le pouvoir d'achat. Il a été élu sur cette promesse, il ne l'a pas tenue et les Français en subissent chaque jour les conséquences. Son impopularité ne relève pas d'un malentendu ou d'un simple mouvement d'humeur : elle est fondée sur un manquement. Les Français demandent des comptes à celui qui, durant la campagne, s'est présenté comme le candidat des poches pleines pour devenir le président des caisses vides. Nicolas Sarkozy paye aujourd'hui l'addition de l'irrespect de ses engagements. Un an de Sarkozy, c'est un an de désillusion, un an de régression.


François Hollande.


« C'est le président de la transgression »
Mais le chef de l'Etat n'est pas responsable de la crise économique internationale...
Prix du pétrole, niveau de l'euro, retour de l'inflation... Nous ne sommes pas aveugles. Mais le chef de l'Etat a distribué avec le paquet fiscal une masse financière qui aurait pu être précieuse pour amortir le choc extérieur. Nicolas Sarkozy, c'est le président du gâchis. Il a gaspillé 15 milliards d'euros en exonérations et cadeaux fiscaux aux plus hauts revenus, comment peut-il demander un effort aux Français ? Sa conception de la solidarité est choquante, et je ne parle pas seulement des largesses qu'il s'est accordées, mais des mesures qu'il a prises : avec les franchises médicales, ce sont des malades qui paient pour d'autres malades ; avec le RSA, les smicards paient pour les érémistes. Nicolas Sarkozy a été le Monsieur Plus pour les plus riches et Monsieur Moins pour tous les autres.
Admettez-vous qu'il ait sorti l'Europe de l'ornière grâce à l'adoption du traité de Lisbonne ?
C'est vrai. Il y a pris sa part avec Angela Merkel et l'ensemble des chefs d'Etat et de

gouvernement européens. Mais c'est une contribution a minima : Nicolas Sarkozy lui-même a parlé de traité simplifié... Sur les autres sujets de politique étrangère, son échec est double. Il a brisé le consensus qui prévalait en acceptant de revenir dans le commandement militaire de l'Otan ou en engageant davantage la France en Afghanistan. Et là où on attendait une rupture dans la realpolitik , il l'amplifie avec l'invitation de Kadhafi ou avec ses déclarations choquantes sur l'homme africain à Dakar et l'oubli des droits de l'homme à Tunis.
Quelle a été sa principale réussite ?
Je considère comme une avancée la nomination au gouvernement de femmes témoignant de la diversité de la société française. Mais je regrette qu'il n'ait pas pensé à promouvoir aussi des hommes venant de nos quartiers !
Malgré son impopularité, Nicolas Sarkozy continue de battre des records d'audience à la télévision, de faire vendre des livres... Exerce-t-il toujours un pouvoir de fascination ?
Il s'est lui-même exhibé et a produit cette curiosité. Sur son mode de vie, sa vie privée, son entourage, ses vacances... Il a mis en scène son personnage en sortant des codes habitue

ls de la fonction présidentielle. Nicolas Sarkozy est le président de la transgression. Il faut revenir à un exercice du pouvoir non pas banal, mais équilibré, stabilisé, ordonné.
« Si le pouvoir d'achat s'était amélioré, on lui pardonnerait beaucoup »
Mais, depuis l'élection, son style a changé...
Ce n'est pas la première fois qu'il prétend avoir changé. Et cet aveu-là est toujours pour lui affaire de circonstances. Il est passé d'une présidence bling-bling à une présidence couac-couac. Mais son rapport dégradé avec les Français ne relève pas fondamentalement d'un problème de style, de communication. Si le pouvoir d'achat s'était amélioré, on lui pardonnerait beaucoup, y compris sa désinvolture. Il avait demandé à être jugé sur ses résultats ; un an après, l'efficacité de sa politique est nulle. Ne cherchons pas plus loin l'explication de ses mauvais sondages, les Français ont été floués par cette première année ratée.
Carla Bruni fait-elle une bonne première dame ?
Nous élisons un président de la République et non pas une famille. Nicolas Sarkozy a le droit d'avoir la femme qu'il estime être la plus en phase avec son existence. Je n'ai pas à juger l'épouse du président.
Concernant la réforme des institutions, la rencontre entre Jean-Marc
Je rencontrerai moi-même François Fillon mardi. Ces réunions permettront de savoir si la droite, sur ce sujet, est dans le faux-semblant ou la bonne foi. Le texte tel qu'il est présenté n'est pas acceptable. Il donne des pouvoirs nouveaux au président, qui n'en a pas besoin, sans aller assez loin dans le renforcement des droits du Parlement.
Maintenez-vous votre exigence d'un report pour l'examen de la loi ?
Oui. Une commission dirigée par Simone Veil travaille sur un nouveau préambule de la Constitution pour le mois de septembre. Il nous paraît plus cohérent de réviser nos institutions dans leur ensemble plutôt que par petits bouts. Nous proposons aussi la réforme du mode de scrutin des sénateurs, l'introduction d'une part de proportionnelle à l'Assemblée et la comptabilisation du temps de parole du président de la République. Nous verrons si la majorité actuelle est prête à avancer sur ces exigences.
Dans sept mois, vous ne serez plus premier secrétaire. La préparation d
Les intentions sont déclarées, les textes des uns et des autres circulent. Mais je veux que l'adoption de notre déclaration de principes et de nos statuts, mi-juin, soit un moment fort d'unité. Il en va de l'intérêt des socialistes. Ensuite viendra le temps de la compétition.


Source: leparisien.fr

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u prochain congrès du PS vous satisfait-elle ?


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