La moitié des chercheurs-enseignants algériens quittent le pays et 20% d’entre eux reviennent « transitoirement » notamment de France, a déclaré jeudi dernier à Alger Hafid Aourag, directeur général de la recherche scientifique et du développement technique (RSDT). « En 2012, 100 chercheurs sont revenus au pays et en 2013, il étaient plus de 250 qui ont été tout de suite intégrés dans les centres de recherche et les universités », a-t-il affirmé en marge de la cérémonie de la 3e édition de « Scopus Awards » dédiée à la célébration de la science et organisée en partenariat avec la société néerlandaise Elsevier au cours de laquelle ont été récompensés 12 chercheurs. Ce retour, à partir de la France, s’explique, selon M. Aourag, par la crise économique qui y sévit. « Il faut reconnaître que la crise financière qui sévit à l’étranger a contribué pour beaucoup dans le retour de ces cerveaux dans leur pays d’origine », a-t-il reconnu. Autre raison : « la situation sociale en Algérie s’est améliorée, les salaires sont comparatifs par rapport à ceux de l’étranger, le niveau de vie a progressé et les conditions de la recherche sont meilleures car l’Etat y a mis les moyens », a commenté le premier responsable de la recherche scientifique signalant, toutefois que les chercheurs qui s’exilent au Canada, aux Etats Unis et en Arabie saoudite ne retournent pas dans leur pays natal. Selon lui, l’université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene (USTHB) d’Alger et celle de Sidi Bel-Abbès accusent les plus grosses pertes dans la fuite des cerveaux. Concernant le partenaire Elsevier, M. Aourag a expliqué que cette société répertorie les meilleurs chercheurs de l’année qui ont produit le plus grand nombre de publication dans douze disciplines scientifiques différentes. Il a relevé que ces chercheurs sont tous dans les sciences dures : physique, chimie, engineering, astronomie. Il a cependant déploré la faiblesse de la production dans les sciences médicales et sociales. « Nous accusons un grand retard dans ces domaines », a-t-il rappelé.
Les entreprises préfèrent payer des impôts au lieu d’investir dans la recherche
Interrogé sur la connexion de l’université au monde économique, M. Aourag a rappelé le décret exonérant de tout impôt les entreprises publiques et privées qui investissent dans la recherche ou créent une structure dans ce sens. « Au lieu de verser 10 milliards de centimes aux impôts, elles devraient les investir dans la recherche en finançant des bourses aux étudiants pour des thèses en industrie », a-t-il indiqué en signalant qu’un décret permet la création de laboratoires mixtes entre le secteur économique et l’université. Concenant la collaboration avec l’Association algéro-américaine des chercheurs, M. Aourag a précisé qu’une série de projets a été entreprise dont le centre de recherche sur le cancer à Constantine. « Cette association fait du lobbying algérien aux Etats-Unis et fait bénéficier l’Algérie de formations gratuites de techniciens sur des aspects très pointus tels que la sécurité dans la manipulation des produits chimiques et de biosécurité dans les laboratoires ».
nFella Midjek
Liste des 12 lauréats algériens ayant publié des articles scientifiques en ligne avec une visibilité internationale
http://www.horizons-dz.com/?20-des-chercheurs-algeriens