Le retour d’une grande rivalité
Adversaires dans la défunte AFL, les Chiefs et les Broncos s’affrontent depuis les années 60. Les 2 équipes sont situées dans des états voisins (du moins pour la portion de KC située au Kansas), et se sont toujours affrontées au moins 2 fois par année depuis 1960, sauf lorsqu’une grève a réduit le nombre de matchs joués dans la saison. Bref, nous parlons ici d’une rivalité naturelle.
Alors dirigés par Lamar Hunt, KC a complètement dominé la première tranche de la rivalité, remportant 19 des 20 premiers affrontements. Cependant, depuis 1970, Denver a remporté chaque décennie, mais jamais par beaucoup. En fait, chaque formation a défendu efficacement son domicile et depuis 1970, l’équipe à domicile a remporté 70 % des confrontations opposant ces clubs.
Si les premiers affrontements ont eu un impact plus régional, cette rivalité a attiré l’attention des médias nationaux lorsque John Elway s’est amenée dans les Rocheuses. D’ailleurs, les Chiefs furent ses victimes favorites, puisque le Duc de Denver revendique 8 remontées au 4e quart contre eux, plus que contre quiconque. Bizarrement cependant, les 2 formations ne se sont affrontées qu’une seule fois en séries éliminatoires, en 1997, alors qu’Elway et les Broncos sont allés vaincre les rouges et jaune à Arrowhead en route vers un triomphe au Super Bowl.
Le match le plus mémorable entre ces 2 adversaires est cependant survenu en 1994, sous les réflecteurs du lundi soir. John Elway était au poste de quart à Denver, tandis que KC comptait sur un certain Joe Montana en fin de carrière. Al Michaels en parle encore comme du meilleur match de saison régulière qu’il n’a jamais décrit! Les 2 légendes se sont données en spectacle, chacun répondant aux bons coups de l’autre. Ce fut 7-7, puis 14-14, 21-21… Au 4e quart, Montana a mené les siens à un placement, mais avec 1 :29 au cadran, Elway croyait bien avoir donné la victoire aux siens en courant dans la zone des buts. Denver menait alors 28-24, mais comme ce fut si souvent le cas, la magie Montana a opéré et avec 8 secondes à jouer, après une poussée de 75 verges, le plus grand quart de tous les temps a rejoint Willie Davis pour concrétiser la victoire des Chiefs 31-28. Un duel de poids lourds qui a livré la marchandise et qui est resté dans les mémoires.
Depuis cette date, l’image la plus marquante de cette rivalité a peut être été celle de Dante Hall (remember him?) retournant son 7ebotté de dégagement jusqu’au bout en 10 matchs répartis sur deux saisons en 2003. Ce retour procura la victoire aux Chiefs, dans un duel d’équipes invaincues (les 2 avaient une fiche de 4-0 avant la rencontre).
Ce soir, l’occasion sera encore plus spéciale alors que les formations présentent une fiche cumulée de 17 victoires et une défaite. Malgré tout, plusieurs doutent encore des Chiefs qui malgré une fiche parfaite, doivent valider qu’ils appartiennent à l’élite. Une victoire permettrait d’atteindre cet objectif et assurerait presque KC du championnat de division et du bye week lors du premier week-end éliminatoire. De l’autre côté, un triomphe des Broncos prolongerait le suspense jusqu’au deuxième rendez-vous entre ces 2 vieux rivaux, le 1erdécembre à Arrowhead.
C’est définitivement LE match à ne pas rater cette fin de semaine.
Le club des livres
Merci à notre lecteur Bayouyou pour sa question sur les meilleures lectures de football. Nos panélistes ont donné leur opinion, c’est maintenant à mon tour de vous livrer ma suggestion.
Je dois être une relique d’une autre époque, mais en cette ère d’I-Pad et de livre électronique, je préfère encore nettement m’étendre sur la chaise longue l’été avec un p’tit drink et un paperback. Idem lorsque je prends l’avion, je privilégie encore le livre aux joies du wi-fi qui équipe maintenant les appareils. C’est d’ailleurs en bouquinant dans une librairie d’aéroport que j’ai trouvé ma dernière lecture : « The last Headbangers » de l’auteur Kevin Cook.
Ancien journaliste, notamment pour ESPN et Sports Illustrated, Kevin Cook couvre la période comprise entre l’Immaculate Reception de Franco Harris (1972) et « The Catch » de Dwight Clark en 1982. Il le fait à l’aide de nombreuses anecdotes et histoires croustillantes, notamment à propos des Raiders d’Oakland et des Steelers de Pittsburgh. Des anciens joueurs de ces formations furent très généreux de leurs souvenirs avec l’auteur, ce qui nous permet de déborder des comptes-rendus de matchs et vraiment d’aller chercher les détails de l’intérieur et les impressions des gens impliqués dans les matchs importants.
C’est d’ailleurs la principale force du livre. D’autres ouvrages ont tracé des portraits plus complets de l’époque, mais celui-ci nous amène, sans censure, dans l’univers débridé de la NFL des années 70. Drogues, sexe, alcool, stéroïdes, tout y passe, souvent au travers de savoureuses anecdotes racontée par un auteur qui privilégie un style direct et qui emprunt les mots des joueurs, même quand ceux-ci sont crus et vulgaires. Tout cela se mélange très bien avec plusieurs références historiques et mises en contexte qui aident le lecteur à se situer. Lorsqu’on revit des matchs, en plus des commentaires des protagonistes impliqués, on nous détaille le plan de match utilisé, les erreurs commises tout en y ajoutant des remarques et une mise en contexte pertinente à la compréhension du jeu. C’est un livre avec beaucoup « d’insights » de l’intérieur, mais dont la lecture et la compréhension est accessible à tous les niveaux d’amateurs de football.
Le récit est globalement chronologique, mais l’auteur prend souvent de longs détours, passionnants par ailleurs, pour explorer un sujet, ce qui rend le récit difficile à suivre. Par exemple, au milieu d’un MNF déterminant entre les Steelers et les Dolphins en 1973, il dérive pendant une vingtaine de pages sur l’historique du MNF, le descripteur Howard Cosell, les faits saillants de la demie, et les autres personnages impliqués dans l’émission culte créé à cette époque. C’est du bonbon, vraiment, sauf que quand il revient sans avertissement au match Steelers –Dolphins, on peine à reprendre le fil. Inévitablement, vous vous demanderez plus d’une fois à quelle année vous êtes rendu dans votre lecture.
Le livre n’est pas très long à lire, environ 250 pages bien aérés. J’ai adoré le style d’écriture. Directe, crue, sans détour. « About as subtile as a kick in the head » dira un critique. Autre bon point, l’auteur n’impose pas la nostalgie du bon vieux temps comme trop de livres d’époque, et ne porte pas non plus de jugements sur les nombreuses frasques des joueurs. Cette absence de prise de position cumulée à la précision des descriptions nous permet de vraiment nous imprégner du contexte des années 70 et d’apprécier le récit pour ce qu’il est sans tenter de le juger avec notre mentalité d’aujourd’hui. « The Last Headbangers » n’a pas la prétention d’être un ouvrage historique et vise plus à décrire l’état d’esprit animant le football des années 70, ce qu’il réussit très bien. L’emphase est principalement mise sur les Steelers et les Raiders, tandis que les Cowboys, Dolphins et 49ers ont aussi leur place. Par contre, les autres équipes, leurs histoires et leurs vedettes sont largement ignorées.
L’ayant acheté aux USA, je ne sais pas si le livre fut traduit en français, ni même s’il est disponible en librairie chez nous. Cependant, si vous cherchez une lecture facile, divertissante et instructive sur la décennie qui a établi le football comme sport # 1 aux USA, « The Last Heabangers » saura vous intéresser.
Senor metéo
Rendu à la mi-novembre, c’est le temps de commencer à jeter un œil sur les radars pour voir si des matchs seront affectés par la météo. Le froid hivernal n’est pas encore installé nulle part (quoique la température oscillera autour du point de congélation à Denver pour le SNF), sauf que les orages et les forts vents prévus sur le Midwest des USA s’inviteront à la fête à quelques endroits.
Chicago (contre Baltimore) devrait être la plus touchée avec des orages forts et des vents violents pouvant causer des dommages et atteindre les 60 km/h. Doit-on rappeler que le Soldier Field est situé directement au bord du lac Michigan, donc la brise y est naturellement forte. Cincinnati (contre Cleveland) devrait endurer des conditions semblables, Éole soufflant quand même un peu moins fort (40-50 km/h) à l’intérieur des terres que dans la Windy City. A ces deux endroits, la probabilité de pluie est élevée à 70 %. Les vents destructeurs n’atteindront pas Buffalo (contre les Jets) et Pittsburgh (contre Détroit), mais les précipitions devraient y être continues (80 %) et quelques rafales pourraient atteindre les 40 km/h. Pendant ce temps-là à Miami, il fera beau et chaud (29 degrés Celsius) sous un ciel partiellement nuageux. Snif, snif, je m’ennuie déjà!!!
L’équipe vous reviendra plus tard aujourd’hui avec nos résumés des affrontements du jour. Bon football!