Drissa est un Nigérien âgé de 20 ans. Il vit au Cameroun depuis un an. Il est un esthéticien ambulant. Il pratique la manucure et la pédicure. Il est 13 heures ce mardi 29 octobre 2013 au lieu-dit Sitabac au quartier PK13 à Douala.
Un client intéressé vient d’interpeller le jeune garçon. Accroupi sur ses deux jambes, il utilise de l’eau savonneuse, des ciseaux et des petits couteaux bien aiguisés pour accomplir sa tâche. Au début, Drissa imbibe les ongles avec de l’eau savonneuse. Il utilise ensuite le couteau pour les racler et les ciseaux pour les couper. Grâce à une petite éponge, il balaie d’un revers de la main les débris d’ongles. Comme Drissa, de nombreux expatriés parcourent les rues de Douala pour proposer leur service.
Younoussa, Malien, est l’un d’eux. Ce mardi, le jeune homme est lui aussi en train de couper les ongles d’un client. Vivant au Cameroun depuis trois ans, Younoussa explique que le métier d’esthéticien nourrit bien son homme. Ce que confirme d’ailleurs Drissa : « Je peux avoir 30 clients par jour. Je racle, coupe les ongles des doigts et des orteils à 200 Fcfa. Mais, certains clients choisissent souvent de les couper simplement. Ils paient alors 150 Fcfa ». Son gain journalier varie entre 6 000 et 8 000 Fcfa. Pour augmenter sa recette, Drissa applique à la demande de certains clients souffrant des infections des orteils, une poudre de couleur marron. Ce traitement coûte 500 F. Avec cet argent, il paie ses frais de loyer et sa nourriture.
Younoussa pour sa part épargne 600 000 Fcfa par an. Une somme qui lui permet de partir au Mali passer du temps avec sa femme et ses trois enfants. «Je voyage toutes les fins d’années pour passer les fêtes de Noël et de nouvel an avec ma famille», dit-il. Cependant, l’échange n’est pas facile avec les clients. «Je ne comprends pas toujours ce qu’ils disent. Je ne m’exprime pas correctement en français», dit-il.
Hélène Tientcheu, 237online.com
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