"J’ai passé toute ma vie à lutter et j’ai compris qu’il me faudrait lutter une fois encore".
Vita Garrido a passé deux heures près d’un crucifix sur la terrasse de sa maison tandis que l’eau montait déjà au deuxième étage. Dans une main le Christ et dans l’autre son passeport. Avec beaucoup de patience et une capacité de résistance hors du commun elle a lutté pour rester en vie.
"… le passeport, c’est mon frère qui m’y a fait penser. Pour avoir un moyen d’être identifiée". Fière, elle montre son vieux passeport américain tout déchiré et froissé. Vita Garrido est née à Tacloban et après avoir vécue 20 ans à New York elle est retournée dans son village pour veiller sur sa mère et la maison familiale où elle est restée. En plus de son passeport Vita a aussi voulu sauver un objet d’une grande valeur sentimentale pour elle : sa médaille du marathon de New York 1987.
"Ces médailles sont tout ce que j’ai pu sauver de ma maison et je n’ai plus que ça. Voilà tout ce qui me reste" dit- elle fière et souriante malgré la tragédie. Ce qui reste de ses affaires tient dans un petit sac, qu’elle ouvre pour me montrer d’autres médailles de courses auxquelles elle a participé. Elle me raconte comment elle a commencé à faire des marathons. C’était après avoir donné un de ses reins pour sa sœur malade. Elle insiste "… je savais que je devais lutter encore un peu"