J'ai rarement ressenti de façon si physique l'effet d'un roman. C'est comme si j'avais pris un coup ou vu une scène traumatisante. Et pourtant, ce n'est pas non plus si fracassant cette révélation finale : Kasischke sait distiller des indices qui pourraient laisser entendre que... Mais le lecteur est tellement entraîné par le flot qu'il se fait avoir. Bref, la narration est diablement bien menée.
Le plot ? Huis clos entre une mère et sa fille, adolescente. Un jour de Noël. Alors que la région est bloquée par une tempête de neige. Oui, ce n'est pas terrifiant à première vue, c'est même assez banal, voire cliché. Et pourtant... Le petit détail en plus : la jeune fille, Tatiana, a été adoptée en Russie à la naissance. Oui, on reste dans une maison américaine, dans un lotissement américain et dans une ambiance américaine très Desperate Housewives. Mais avec une maîtrise psychologique puissance 1000. Et une tension dans l'écriture qui gagne le lecteur sans qu'il ne puisse jamais prendre du recul. Je ne sais pas si j'aime cette sensation d'être prise en otage par un roman. Mais il faut avouer que c'est un réel tour de force. Avec ces quelques jours de recul, je puis vous assurer que j'ai beaucoup aimé cette lecture. J'ai aimé être bouleversée. Certainement le meilleur roman de l'auteur à l'heure actuelle ! Et pourtant, les autres sont très bons aussi. Vous trouverez quelques billets sur le blog :Ma première rencontre avec Kasischke
Celui que je prête aux copains qui veulent la lire mais pas que ce soit trop longCelui qui quitte les banlieues des US pour le Mexique
Celui d'une mère disparue... d'une fusillade... d'une épidémie... et de fantômes
Son premier roman
Merci à PriceMinister pour l'envoi !