Car la maladie de Parkinson se caractérise par une perte de neurones dans une partie du cerveau liée à la diminution de la circulation de la dopamine, un neurotransmetteur chargé de transmettre l’information entre les neurones. La réduction du neurotransmetteur dopamine entraîne lenteur et difficulté motrice, des tremblements, une raideur musculaire et parfois des troubles de la déglutition ou une dépression. Le traitement consiste à augmenter le niveau de dopamine par médicaments. La maladie serait causée par une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux dont l’exposition aux pesticides.
Ici, les chercheurs de la State University of New Jersey et de la New Brunswick and Emory University ont testé différentes molécules que les champignons libèrent dans l’air pour évaluer leur toxicité, puis ont exposé des mouches drosophiles à 5 molécules différentes. La plus toxique a été appelée « 1-octène-3-ol ».
· Les mouches exposées à cette molécule présentent une difficulté motrice et meurent bien avant des mouches non exposées, et lorsque les chercheurs dissèquent leur cerveau, ils constatent une perte de neurones dopaminergiques, une réduction des niveaux de dopamine. Précisément, l’exposition à la molécule en question réduit le nombre de tous les types de neurones dopaminergiques sauf un, induisant une réduction de 28% des niveaux de dopamine et une augmentation d’acide DOPAC (3,4- dihydroxyphénylacétique), le produit des déchets de la dopamine, de 40%.
· Lorsque les chercheurs font l’expérience sur des lignées de cellules rénales embryonnaires humaines en laboratoire, ils constatent que l’exposition aux molécules entraîne un dysfonctionnement dans le transport de la dopamine dans les cellules.
Moisi, champignons et dopamine : Les chercheurs concluent que ces champignons volatils « de la moisissure » perturbent le système de dopamine et que cette toxicité est aggravée par des mutations dans les gènes impliqués dans la synthèse de la dopamine, ce qui suggère que cette exposition fait partie des facteurs probables de développement de la maladie de Parkinson. Cependant, l’étude ayant été menée sur la mouche, il reste à préciser le niveau d’exposition éventuellement toxique pour l’Homme.
Source:PNAS November 11 2013 doi: 10.1073/pnas.1318830110Fungal-derived semiochemical 1-octen-3-ol disrupts dopamine packaging and causes neurodegeneration. (Visuel© Zlatan Durakovic – Fotolia.com)