Critique féministe: How I Met Your Mother

Par Nanatoulouse @NaNaToulouse

Kids,

je l’avoue, j’ai commencé à écouter la fameuse série télévisée américaine How I Met Your Mother. Pour être honnête, j’ai toujours entretenu une grande réserve quant à la qualité de la série sans jamais l’avoir vraiment regardée, parce que 1) c’est une série américaine, donc dans ma tête un peu stupide, et 2) elle me rappelle une anecdote de dating un peu traumatisante vécue au cégep. Mais plus sur cette option 2 un peu plus tard…
D’emblée, précisons. Depuis que j’ai commencé à regarder l’émission, j’aime bien. D’où vient mon préjugé sur les séries américaines? De toutes les séries américaines débiles qui polluent nos ondes chaque jour. Désolée, mais une série où on insère obligatoirement un groupe racial pour êtrepoliticaly correct et où l’humour est vraiment premier degré, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. Par contre, j’apprécie la légèreté de How I Met Your Mother. J’apprécie l’histoire du groupe d’amis qui se tiennent dans un pub, sans prétendre être parfaits et qui vivent des situations cocasses. C’est relaxant et, relaxer, c’est trop rare de nos jours.
J’aime aussi les personnages, qui sont caricaturaux et attachants. Et l’histoire : le thème est somme toute originalement exploité. Il fallait y penser, durant 7 saisons, on nous fait languir sur comment Ted, le personnage principal, a finalement rencontré la mère de ses enfants. Et même si on sait que Ted ne finira pas avec toutes les filles qu’il rencontre au courant de l’histoire, on finit par se surprendre à espérer que leurs histoires fonctionnent.

SAUF QUE, et j’entends déjà les gens s’insurger, je n’aime pas le côté macho américain antiféministe de l’émission. Non, je n’aime pas la manière dont l’un des personnages, Barney, se joue des femmes comme s’il s’agissait des pires cruches de l’univers. Un extrait youtube vaut mille mots.



Par moments, c’en est tellement ridicule que c'en devient presque satirique, et donc assez drôle. Et j’avoue que certaines « inside-jokes » valent le détour, comme le Playbook, qui malgré sa nature misogyne est assez comique. Mais la plupart des blagues de Barney restent vulgaires. Ce qui me déplait le plus? Sa manie d’appeler les filles « dumb » ou « whores ». C’est sans oublier le fait que Lily trouve tout à fait drôle et normal que Barney essaie constamment de vouloir toucher ou voir ses seins, même si elle est mariée avec son meilleur ami. ET que je n'en entende pas un/une me répliquer: dans la vraie vie Barney est gay! ET ALORS!?? Son personnage, dans l'émission, écrit par l'auteur, reste misogyne.Bref, des jokes de p’tits gars dans la cour d’école. En 2013, c’est incroyable que ce genre de blagues fasse encore rire. Ceci étant dit, la série est assez attachante et vaut le détour, à condition d’avoir un peu de jugement dans la vie. Ce qui m’amène à terminer avec mon anecdote traumatisante. Pour me « remettre » d’une séparation difficile alors que j’étais encore au Cégep, j’ai daté un gars qui s’appelait Mark. Désolée, même pas de faux nom ici. Le problème avec ce gars-là, c’est qu’il 1) habitait chez sa mère, 2) était complètement accro à How I Met Your Mother et 3) se prenait pour Barney Stinson. Et en plus, à chaque fois que j’arrivais chez lui, il voulait me forcer à regarder des épisodes avec lui pour que je trouve ça drôle moi aussi. Ce qui explique que j’ai attendu si longtemps avant d'y plonger. Sa phrase préférée : Challenge accepted. Et il comptait réellement le nombre de filles qu’il pouvait « bang ». Traumatisant.
Alors, je vous ai déçu sur votre émission favorite ?

Gabrielle Xx




Gabriellecollaboratrice du samedi
à propos de l'auteur:
Gabrielle est étudiante en communication, mais ne s’y limite pas. Wannabe végétalienne, elle adore le yoga chaud, son petit chum et les lattes au lait de soya. Originaire des Cantons de l’Est, la grande ville est toutefois sa muse et s’en séparer serait sans contredit sa plus grande peine d’amour. Pour apprendre à la connaître, suivez-la sur instagram(@gabriellelh), twitter(@g_lauzier) ou pinterest (Gabrielle Lauzier-Hudon).