Auteur: Jean-Christophe Rufin
Edition: folio n° 5289 (464 pages)
Date: 25/08/2011
ISBN: 9782070442973
Quatrième de couverture:"Quatre touristes occidentaux sont assassinés dans le Sahara. L’attaque est signée «al-Qaida au Maghreb islamique», dont tout laisse à penser que les partisans veulent aller beaucoup plus loin et rêvent de frapper la France au cœur. L’événement est présenté par les médias comme un fait divers tragique mais il met en alerte les services de renseignements du monde entier. Au centre de leurs jeux complexes, Jasmine. Jeune fonctionnaire du Quai d’Orsay apparemment sans histoire, elle émerge peu à peu comme la pièce maîtresse d’une opération d’envergure inédite. Quels liens cette Française à l’élégance stricte entretient-elle avec le monde musulman? C’est en démêlant les fils les plus intimes de sa vie que la vérité se fera jour et que le suspense, haletant, trouvera son dénouement. Complice, victime ou agent double, Jasmine incarne le mélange de répulsion et de fascination que le fondamentalisme religieux exerce inconsciemment sur chacun de nous."
Je ne regrette pas d’avoir laissé ce livre, acheté il y a plusieurs mois, comme le bon vin au fond de sa cave, se bonifier dans les étagères de ma bibliothèques. Ou était-ce juste l’idée de le savoir ici pendant tous ces mois, qui ont fait que je puisse l’apprécier encore plus. Surtout, le hasard de l’actualité coïncidant, avec l’opération Serval, la libération des otages … surlignent avec acuité son côté actuel.
De plus quand je découvre un auteur, je préfère toujours le lire par chronologie de ses parutions, et suivre ainsi l’évolution de sa plume, avoir une idée plus précise de l’élaboration de son inspiration. Je ne réussis pas toujours à suivre avec exactitude l’ordre chronologique, mais grosso modo, c’est ainsi que je procède.
Revenons à Katiba. Katiba est un grand roman. Je me souviens des premiers jours de sa parution, des échos positifs et dithyrambiques qu’il a suscités. Rufin était à ce moment là pour moi, un auteur inconnu, et c’est à partir de là que je me suis mis à la recherche de ses livres. Cette recherche est bien laborieuse et très aléatoire dans ma pauvre Algérie, mais là, c’est une autre histoire.
Déjà, avec L’Abyssin, Asmara et les causes perdues, ainsi qu’avec Un léopard sur le garrot, Rufin était pour un grand auteur, mais avec Katiba, il devient, toujours pour moi, et sans nul doute pour beaucoup d’autres aussi un immense écrivain, n’ayant vraiment rien à envier aux plus grands. Son intrigue riche en rebondissements, en déplacements, passionnante et prenante, le mélange de sensualité de ses personnages, une forme d’érotisme délicieuse, dans la retenue et empreint de pudeur, donnent de la matière à la machine à fantasmes que sont nos cerveaux fertiles et avides.
Comme l’auteur l’explique dans sa postface, le livre nous donne un aperçu riche et forcément réel de la situation géopolitique mondiale, et
régionale. Homme de terrain et de valeurs, Rufin ne fait que souligner dans chacun de ses lecteurs sa part d’humanité, ce mélange parfois rationnel, parfois absurde de doute, de passion et d’ambitions.
Roman passionnant d’une actualité persistante.
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