[anthologie permanente] Liliane Giraudon

Les éditions Al dante publient La Sphinge mange cru de Liliane Giraudon.

Les nuits d'été elle aime écouter les grenouilles.
Leur chant.
Elle ignore le lien entre grenouille et renoncule.
Que l'émotion donnée provient de la beauté.
Qu'entre métaphore et présage il y a une réelle continuité.
Qu'organiser le pessimisme est un acte révolutionnaire
Oublie de se souvenir avoir été fascinée par les variables sens de soufflet gifle et baffe.
Comment la joue mesure la violence du geste et le degré d'humiliation reçue.
Chez certains la tentation de conserver les parties du corps prélevées sur l'ennemi.
Sachant pourtant que dans ce monde tout sacrifice est corrompu.
[...]
Par intermittence (comme on le ferait pour un bain chaud) elle se plonge dans un univers de diagrammes de réseaux et de cartes.
D'autres fois elle observe longuement les détritus accumulés derrière une porte.
Car les racines de la vision se trouvent dans le plexus cardiaque et les héros sont recrutés un peu partout.
Ils aiment le fromage le cabillaud et la moutarde.
Saisissant mal ce qu'il peut y avoir de visqueux dans les glycines elle s'endort dans le vacarme des abeilles.
Dans son rêve, travaille à une grammaire des fautes.
Elle déclare avec conviction " c'est mon grimoire ".
Pour ce qui est de la préparation de l'alose à l'oseille les deux méthodes ont leurs partisans.
Liliane Giraudon, La Sphinge mange cru, Editions Al dante, 2013, pp.16&17 et 20&21
Liliane Giraudon dans Poezibao:
Bio-bibliographie, extrait 1, lien vers Mon Rimbaud, Marquise vos beaux yeux, fiche de lecture, une lecture chez Michèle Ignazi, extrait 2 (Mon Rimbaud), extrait 3 (hier...), extrait 4, La poétesse (par A. Malaprade), (par F. Trocmé), extrait 5, un article d'Alain Paire, ext. 6, entretien avec Sandra Raguenet, le retour d'Arkadina, feuilleton : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, fin (avec PDF de l'intégralité), ext. 7, "Les Pénétrables" par Alain Paire, "Les Pénétrables" (par Anne Malaprade), ext. 8, ext. 9, ext 10, "Madame Himself", par Anne Malaprade